Accord de « phase 1 » entre les Etats-Unis et la Chine. Même si les tensions restent importantes, c’est la première désescalade et c’est à saluer. Les élections britanniques apportent certes une solution au Brexit mais posent des problèmes graves de long terme pour l’unité du RU. La Riksbank devrait être cette semaine la première banque centrale à sortir de la politique de taux négatifs, et c’est peut-être l’évènement le plus significatif pour les marchés cette semaine.
Point de marché : la fin des taux négatifs ?
Jeudi cette semaine la Riksbank, la banque centrale de Suède, devrait relever ses taux directeurs et passer de -0,25% à 0,00%. Cette décision est totalement attendue, elle a été signalée par la banque centrale, à tel point que les 18 économistes qui suivent la Riksbank attendent tous ce mouvement.
Lorsque ce sera confirmé il s’agira de la première banque centrale à sortir d’une politique de taux négatifs. Cela laissera quatre banques centrales dans le monde avec des taux négatifs : la BCE bien évidement (-0,50%), la SNB (-0,75%), la banque centrale danoise (-0,75%) et la BoJ (-0,10%).
Pourquoi est-ce important ? Pour deux raisons :
- Premièrement, il y a un débat qui fait flores sur la « japanification » de l’Europe. Certes il y a des similitudes inquiétantes entre le Japon et l’Europe, mais il existe aussi des différences fondamentales. D’une part, l’Europe a une inflation faible, mais n’est pas en déflation. D’autre part, et c’est fondamental, la réaction beaucoup plus rapide et volontariste des banques centrales. Les erreurs de la BoJ n’ont pas été reproduites. Le mouvement de la Riksbank montre que dans le cas de la Suède cette politique a fonctionné. Bref la « japanification » de l’Europe est tout sauf acquise.
- Deuxième point, Christine Lagarde n’a pas fait de secret sur sa volonté de revoir la stratégie de la BCE. Lorsqu’elle était au FMI, elle était aussi dubitative sur l’efficacité des taux négatifs. De là à dire que la BCE va aussi ramener ses taux à zéro, c’est un grand pas que nous ne souhaitons pas franchir. Mais le débat est à suivre de près, et l’exemple de la Riksbank ajoute à ce débat !
C’est fait ! L’accord entre la Chine et les Etats-Unis, accord de « phase 1 », est donc validé.
- La Chine s’engage à importer un total de 50 milliards de denrées agricoles et d’augmenter ses importations totales des Etats-Unis de 200 milliards dans les deux ans.
- La Chine suspend les tarifs douaniers sur les voitures américaines, le maïs et autres produits.
- Les Etats-Unis suspendent les taxes douanières qu’ils devaient imposer sur 160 milliards d’importations chinoises au 15 décembre.
- Les taxes douanières sur 120 milliards d’importations sont abaissées à 7,5% mais les taxes de 25% sur les 250 milliards d’importations restantes restent en place.
C’est évidemment une excellente nouvelle en comparaison du scénario alternatif, une augmentation supplémentaire des tarifs au 15 décembre. L’escalade des tensions sino-américaines, a fait place à un retour en arrière. Il ne faut pas bouder son plaisir !