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Des voitures roulant au sucre ? L’industrie automobile brésilienne mise sur les hybrides à biocarburants

Publié le 30/05/2024 11:18
Des voitures roulant au sucre ? L’industrie automobile brésilienne mise sur les hybrides à biocarburants
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Alors que l’industrie automobile mondiale s’oriente vers les véhicules électriques (VE) alimentés par des minéraux comme le lithium, le nickel et le cobalt, les constructeurs brésiliens explorent une alternative: intégrer la technologie électrique du 21e siècle à l’éthanol, un biocarburant dérivé de la canne à sucre.

Cette approche a conduit à une augmentation des investissements de la part des constructeurs automobiles multinationaux, qui misent sur les voitures hybrides au biocarburant comme tremplin viable vers des transports plus propres.

De gros investissements dans la technologie hybride-flexible

Les constructeurs automobiles multinationaux, dont Stellantis, Volkswagen (ETR:VOWG_p), Mitsubishi et le chinois Great Wall Motor, investissent des milliards pour intégrer l’électrification dans les véhicules brésiliens à carburant flexible.

Ces « hybrides flexibles » combinent des moteurs à combustion interne traditionnels avec des moteurs électriques, leur permettant de fonctionner à la fois à l’éthanol et à l’essence.

L’industrie automobile brésilienne considère cette catégorie unique comme une étape cruciale dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone des véhicules.

Toyota (TYO:7203) do Brasil, pionnier dans ce domaine, a lancé le premier hybride flex-fuel au monde en 2019 et a depuis vendu 75 000 unités.

La société prévoit d’introduire deux modèles supplémentaires dans le cadre d’un plan d’investissement de 11 milliards de reais (2,1 milliards de dollars) annoncé en mars.

Roberto Braun, directeur de l’environnement, du social et de la gouvernance de Toyota do Brasil, a souligné que les hybrides flexibles sont particulièrement adaptés au Brésil, compte tenu de l’importance du pays dans la production de biocarburants.

Au Brésil, un véhicule hybride flexible alimenté à l’éthanol a des émissions de CO₂ très similaires à celles d’un véhicule électrique alimenté à l’électricité en Europe.

Il a ajouté que cette technologie ne nécessite pas de changements significatifs dans le comportement des consommateurs ou dans les infrastructures, ce qui en fait une option pratique pour de nombreux Brésiliens.

L’éthanol peut-il réduire les émissions ?

L’éthanol, dérivé de la canne à sucre, peut réduire les émissions de CO₂ de 73 % par rapport à l’essence, selon une étude réalisée en 2009 par l’institut national de recherche agricole du Brésil, Embrapa.

Les défenseurs de l’éthanol affirment qu’il s’agit d’une option viable à faible émission de carbone dans un pays où les prix élevés des véhicules électriques complets sont prohibitifs pour la plupart des consommateurs.

Ce biocarburant est disponible dans toutes les stations-service du Brésil, ce qui en fait une alternative accessible.

L’immensité du Brésil et son relief varié posent également des défis pour le déploiement généralisé des infrastructures de recharge des véhicules électriques.

L’industrie automobile est optimiste quant au fait que les hybrides flexibles peuvent contribuer à combler l’écart pendant que le pays s’efforce d’étendre ses capacités en matière de véhicules électriques.

Rien qu’en 2024, les constructeurs automobiles ont promis 77 milliards de reais (15,4 milliards de dollars) pour moderniser les véhicules brésiliens, suscitant l’espoir d’une reprise du secteur après une décennie de stagnation.

Hybrides flexibles ou véhicules électriques entièrement alimentés par batterie

Malgré les avantages, certains environnementalistes craignent que l’accent mis sur l’éthanol ne retarde l’adoption par le Brésil de véhicules électriques entièrement alimentés par batterie, considérés comme les véhicules les plus propres.

Luciana Castilla, chercheuse en transition énergétique à l’Université de São Paulo, a averti que le recours à l’éthanol pourrait faire du Brésil un retard dans la transition mondiale vers une électrification complète.

Le Brésil est le septième marché automobile mondial, mais il est à la traîne en matière d’adoption des véhicules électriques. En 2023, les ventes de véhicules fonctionnant sur batterie et hybrides ont presque doublé pour atteindre 94 000 unités, mais elles ne représentaient pourtant que 4,3 % de toutes les ventes de véhicules particuliers et utilitaires légers.

Les critiques soutiennent que tant que les fabricants et les acheteurs privilégieront les véhicules flexibles, l’industrie pourrait avoir du mal à réaliser les économies d’échelle nécessaires pour rendre les véhicules électriques complets abordables.

L’éthanol a-t-il fait ses preuves ?

La relation du Brésil avec l’éthanol remonte aux années 1970, lorsque la crise pétrolière a conduit le gouvernement militaire à promouvoir les biocarburants.

Depuis l’introduction des voitures polycarburants il y a vingt ans, elles dominent le marché, représentant environ 90 % des ventes de véhicules particuliers.

L’obligation selon laquelle l’essence doit être mélangée à 27 % d’éthanol – le niveau le plus élevé au monde – garantit que même les véhicules non flexibles contribuent à l’économie des biocarburants.

Alors que le Brésil s’engage à faire progresser les technologies basées sur l’éthanol, des constructeurs automobiles comme BYD et Toyota développent également des hybrides flexibles rechargeables, qui offrent une plus grande autonomie en mode électrique uniquement.

Le président local de BYD, Alexandre Baldy, a évoqué les lancements prochains de ces modèles, destinés à améliorer les performances et l’autonomie des voitures fonctionnant à l’éthanol.

Le défi du net zéro

Malgré l’engouement pour les hybrides flex, des doutes subsistent quant à leur impact environnemental à long terme.

L’industrie automobile brésilienne espère qu’offrir une variété de technologies revitalisera le secteur, qui a connu de nombreuses fermetures d’usines ces dernières années.

L’industrie n’a pas encore retrouvé son pic de production de près de 3 millions de voitures particulières en 2013, avec seulement 1,8 million d’unités fabriquées l’année dernière.

Les partisans voient le potentiel d’exporter des véhicules polycarburants vers des marchés comme le Paraguay et l’Inde, où les biocarburants pourraient réduire les importations de pétrole.

Parallèlement, le Brésil progresse également dans la production de véhicules électriques à batterie complète (BEV). BYD prévoit de commencer à assembler des BEV au Brésil d’ici la fin de cette année, avec une production nationale complète d’ici la mi-2025.

L’entreprise, premier fabricant mondial de véhicules électriques en volume, installe sa première usine automobile en dehors de l’Asie à Bahia, avec un budget d’investissement de 5,5 milliards de reais (1,1 milliard de dollars).

L’approche à double voie du Brésil en matière d’innovation automobile

L’industrie automobile brésilienne suit une approche à deux voies, équilibrant le développement des hybrides à biocarburant avec la demande mondiale croissante de véhicules électriques complets.

Cette stratégie reflète les atouts uniques du pays en matière de production de biocarburants et ses défis en matière de développement des infrastructures pour véhicules électriques.

Alors que le Brésil se lance dans l’exploitation minière à grande échelle du lithium, il existe un potentiel de fabrication nationale de batteries, ce qui pourrait encore renforcer les ambitions du pays en matière de véhicules électriques.

Ricardo Bastos, président de l’Association brésilienne des véhicules électriques, a souligné la nécessité d’une demande et d’une échelle pour rendre les véhicules électriques abordables.

“Le Brésil ne peut pas rester coincé dans la technologie de la combustion”, a-t-il déclaré.

Le monde réclame déjà des voitures électriques, il faudra donc pouvoir les produire ici.

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