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Deutsche Bank et Commerzbank enterrent leur projet de fusion

Publié le 25/04/2019 12:52
Deutsche Bank et Commerzbank enterrent leur projet de fusion
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Deutsche Bank (DE:DBKGn) et Commerzbank (DE:CBKG) ont renoncé jeudi à leur projet de mariage, poussé par Berlin pour donner naissance à un géant bancaire allemand, mais en butte au scepticisme des investisseurs et à l'hostilité des syndicats.

"Après analyse méticuleuse", ce rapprochement "n'aurait pas créé de bénéfices suffisants pour compenser des risques, coûts de restructuration et besoins en capital requis par une telle intégration", indiquent les deux premières banques allemandes dans des communiqués distincts.

Pour le patron de Commerzbank Martin Zielke, "évaluer l'option d'une consolidation allemande", plutôt que d'une union avec une banque étrangère, avait "du sens", mais à condition de s'avérer rentable.

Or le projet, soutenu en coulisses par l'Etat allemand qui détient 15% de Commerzbank, suscite depuis le départ un enthousiasme très modéré sur les marchés, alors que les syndicats s'alarment du risque élevé pour l'emploi.

Quant aux salariés, ils étaient 69% à être hostiles à cette union chez Deutsche Bank et 83% parmi les employés francfortois de Commerzbank, selon des sondages réalisés par les comités d'entreprises et communiqués à l'AFP.

- Camouflet pour Berlin -

Bien avant l'officialisation à la mi-mars des pourparlers entre les deux banques, Berlin avait multiplié les contacts pour accoucher au forceps d'un géant bancaire allemand et mieux accompagner ses entreprises tournées vers l'international.

"L'industrie allemande, active dans le monde entier, a besoin d'établissements de crédit compétitifs", a d'ailleurs rappelé jeudi le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, qui a toujours affirmé publiquement ne privilégier aucun scénario.

Une fusion entre nationaux apparaissait pourtant semée d'embûches pour ces deux banques empêtrées dans des restructurations douloureuses, après des années de recettes et de rentabilité en berne.

A court terme, les deux acteurs réunis pouvaient difficilement espérer voir leurs recettes décoller dans la banque de détail, alors que les taux d'intérêt vont rester au plus bas encore longtemps en zone euro.

Et dans la banque d'investissement, jadis le navire amiral de Deutsche Bank, qui lui a causé moult tracas judiciaires, la concurrence, surtout américaine, restait de toute façon hors d'atteinte.

Par ailleurs, selon le syndicat Verdi, cette union menaçait 10.000 emplois dans la seule ville de Francfort, où se trouvent les deux sièges sociaux distants de quelques centaines de mètres, et environ 30.000 dans le monde, sur les 133.000 salariés que comptent les deux groupes réunis.

- Mariages transfrontaliers ? -

"Mais il n'y a pas que les employés et les investisseurs qui peuvent se réjouir de l'abandon du projet", observe Franziska Bremus, chercheuse de l'institut économique berlinois DIW.

Les mariages entre établissements d'un même pays présentent à ses yeux "des risques macroéconomiques", notamment en "resserrant les liens entre les banques et l'Etat", susceptible de voler à leur secours en cas de crise.

Les dirigeants devraient donc "plutôt s'employer à éliminer les obstacles (...) à la consolidation transfrontalière du secteur bancaire européen", estime-t-elle.

Les superviseurs européens, qui plaident depuis longtemps en faveur de tels rapprochements, ne cessent de relever les entraves liées aux systèmes légaux différents, pendant que les règles prudentielles tendent à se durcir.

Deutsche Bank s'est pour l'heure contentée d'annoncer qu'elle étudierait "toutes les alternatives pour améliorer sa rentabilité à long terme et les rendements pour ses actionnaires".

Mais selon le quotidien Handelsblatt de mercredi, la banque a engagé depuis plusieurs mois des discussions avec la suisse UBS pour rapprocher les unités de gestion d'actifs des deux groupes, créant un champion européen du secteur.

La presse spécule par ailleurs sur plusieurs prétendants susceptibles de s'emparer de Commerzbank, à commencer par l'italienne Unicredit (MI:CRDI) et la néerlandaise ING, déjà fortement implantées en Allemagne.

Le numéro un de la banque italienne, Jean-Pierre Mustier, a cependant jugé "très faible" la probabilité d'une fusion entre banques au niveau européen, tout comme Xavier Musca, directeur général délégué de Crédit Agricole, pour qui la régulation actuelle est "décourageante".

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