LUXEMBOURG (Reuters) - Le Fonds monétaire international va réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro afin de tenir compte des risques accrus découlant des tensions commerciales internationales, des sanctions contre la Russie et l'Iran ainsi que de la prochaine sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a déclaré jeudi sa directrice générale Christine Lagarde.
Les prochaines prévisions publiées en juillet seront revues en légère baisse mais le FMI n'attend pas de "ralentissement marqué", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à Luxembourg en marge d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
En avril, le Fonds avait dit prévoir une croissance de 2,4% dans la zone cette année avant une décélération à 2,0% en 2019.
Les tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis sur leurs importations d'acier et d'aluminium sont une source d'inquiétude majeure pour la croissance future de la zone euro, a fait valoir Christine Lagarde. Les difficiles négociations en cours sur le Brexit ajoutent aux incertitudes, a-t-elle ajouté.
Le FMI attend par ailleurs davantage de clarté du nouveau gouvernement italien sur sa politique économique, a poursuivi Christine Lagarde.
"Nous ne savons pas encore quel est le cadre général de politique économique qui s'appliquera", a-t-elle dit.
"On entend des déclarations rassurantes en matière de discipline budgétaire ou de trajectoire de la dette", a-t-elle noté tout en déplorant le manque de détail à ce stade.
"Les marchés sont plutôt nerveux", a-t-elle observé, ajoutant qu'une mission du FMI sera à Rome dans deux semaines pour une visite de routine.
(Francesco Guarascio et Jan Strupczewski, Véronique Tison pour le service français)