LONDRES (Reuters) - Le groupe britannique de grands magasins Debenhams a réduit jeudi ses prévisions de bénéfice après avoir dû baisser ses prix pendant la période de Noël, une annonce lourdement sanctionnée en Bourse où le titre a ouvert en baisse de 21%.
Les déboires de l'enseigne fondée il y a 240 ans témoignent des difficultés des distributeurs traditionnels britanniques face à la concurrence des ventes en ligne et à la baisse de la demande pour l'habillement.
Debenhams a fait état d'une baisse de 2,6% de ses ventes à périmètre comparable au Royaume-Uni sur les 17 semaines au 30 décembre, reflétant un "marché concurrentiel et volatil" à l'approche de Noël et une première semaine décevante de soldes après le 25 décembre.
Le titre chute de 16,25% à 29,80 pence vers 10h30 GMT à la Bourse de Londres après être tombé à 27,10 dans les premiers échanges. Il entraîne dans son sillage d'autres distributeurs comme Marks & Spencer (-2,43%) alors que Next, la veille, avait au contraire suscité l'espoir d'une bonne période de Noël pour le secteur en relevant ses objectifs de résultats.
"Le marché a été difficile et très promotionnel dans certaines de nos catégories saisonnières les plus importantes. Nous avons répondu afin de rester compétitifs pour notre clientèle, ce qui a impacté nos profits", a déclaré le directeur général de Debenhams, Sergio Bucher.
Debenhams, deuxième chaîne britannique de grands magasins avec plus de 240 magasins dans 27 pays, est au milieu d'un programme de transformation qui prévoit la fermeture de certains points de vente et le réaménagement de nombreux autres.
Le groupe a pu accroître ses ventes comparables de 1,2% lors des six semaines précédant Noël mais uniquement grâce à des baisses de prix dommageables pour ses marges. Il a de nouveau réduit ses prix pour les soldes qui ont commencé après Noël.
Alors que Debenhams visait une marge brute en baisse de 25 points de base pour l'ensemble de son exercice 2018 clos fin septembre, celle du premier semestre devrait ressortir en recul de 150 points de base, indique le groupe dans un communiqué.
Il table désormais sur un bénéfice avant impôt annuel de l'ordre de 55 à 65 millions de livres (62-73 millions d'euros).
Debenhams avait réalisé l'an dernier un bénéfice avant impôt de 95 millions de livres et les analystes anticipaient en moyenne un résultat de 83 millions cette année, selon les données Reuters.
Le analystes de Liberum, qui ont un conseil de "vente" sur le titre, estiment que la baisse des marges aura un impact de 35 millions de livres sur le bénéfice brut, compensé seulement en partie par 10 millions de livres d'économies supplémentaires.
Le broker a réduit son estimation de bénéfice 2018 de 35%, à 52,1 millions de livres.
(Paul Sandle, Véronique Tison pour le service français)