Le groupe de chimie américain DuPont (NYSE:DD) a annoncé lundi le départ surprise de sa PDG Ellen Kullman, abaissé ses prévisions de résultats pour l'année et dévoilé un nouveau plan d'économies de 1,6 milliard de dollars d'ici fin 2017.
Mme Kullman, 59 ans, quittera ses fonctions le 16 octobre, précise le groupe, sans donner d'explications à cette annonce inattendue.
L'intérim sera assuré par un membre du conseil d'administration, Edward Breen, jusqu'à ce qu'un PDG permanent soit nommé.
"Sur les sept dernières années, avec le dévouement de toute l'équipe entière, nous avons transformé cette grande entreprise en nous consacrant à notre portefeuille d'activités et à dégraisser l'organisation", a commenté pour sa part Mme Kullman, citée dans le communiqué, sans davantage d'explications sur les raisons de son départ.
Celui-ci est d'autant plus surprenant que la PDG sortante semblait être renforcée, après sa victoire en mai sur le très influent investisseur activiste Nelson Peltz dont elle avait bloqué, avec succès, l'entrée au sein du Conseil d'administration grâce à un vote des actionnaires.
La restructuration du groupe qu'elle a lancé veut donner leur indépendance aux activités de chimie traditionnelle, qui sont regroupées depuis juillet dans une entité séparée baptisée Chemours.
Mais certains actionnaires, dont M. Peltz, veulent une scission en deux de la société, avec d'une part l'agriculture, la nutrition et la santé, et d'autre part les matériaux à hautes performances, les équipements de protection, l'électronique et la communication.
Le spécialiste de la fibre synthétique Kevlar, utilisée dans la fabrication de gilets pare-balles, de pneumatiques ou dans l'industrie aérospatiale, a par ailleurs dévoilé lundi l'étendue des difficultés rencontrées par sa division spécialisée en agriculture, en abaissant fortement ses prévisions annuelles.
Il s'attend désormais à un bénéfice par action opérationnel annuel prévu à 2,75 dollars contre 3,10 dollars auparavant.
Les ventes de semences de soja et de maïs, d'insecticides et herbicides réalisées dans les pays émergents pâtissent du dollar fort face aux autres devises notamment le réal brésilien, justifie DuPont.
S'y ajoute un recul de la demande affectée par la conjoncture économique mondiale morose, qui voit les agriculteurs brésiliens rogner sur leurs dépenses pour préserver leurs faibles marges, explique le groupe.
Pour faire face, DuPont va accélérer son programme d'économies de coûts en cours de 1,3 milliard de dollar d'ici 2016 et promet de nouvelles coupes qui lui permettraient de réduire ses dépenses de 1,6 milliard de dollars d'ici fin 2017.
Le titre bondissait de plus de 5% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance à Wall Street.