PARIS (Reuters) - La sécurité d'approvisionnement énergétique de la France s'annonce moins tendue l'hiver prochain que lors du précédent, ont déclaré lundi les PDG d'EDF (EPA:EDF) et de TotalEnergies, tout en prévenant que les prix devraient rester élevés dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le gouvernement avait dû appeler les Français à réduire leurs consommations l'hiver dernier dans un contexte d'effondrement des livraisons de gaz russe et de faible production des centrales nucléaires d'EDF, due à des opérations de maintenance classiques et des problèmes de corrosion inédits que le groupe a progressivement appris à traiter.
"Nous abordons maintenant cet hiver - le prochain - avec sérénité", a déclaré Luc Rémont, le PDG de l'électricien public, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) organisée par le Medef.
"Sur les prix (...), nous restons dans une économie de guerre, d'une certaine manière, aujourd'hui. L'effet de l'économie de guerre ne va pas totalement disparaître en 2024 mais il a déjà commencé significativement à atterrir", a ajouté Luc Rémont.
Le PDG a précisé qu'il espérait voir EDF être en mesure de proposer au cours des prochaines semaines des contrats "à deux chiffres" pour 2027 et 2028, alors que les prix de gros de l'électricité dépassent actuellement 100 euros par mégawatt-heure (MWh).
Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a de son côté déclaré lors du même débat que le prix du pétrole ne devrait pas baisser rapidement et que le marché du gaz européen resterait "fragile" jusqu'en 2026 car dépendant de celui du gaz naturel liquéfié (GNL).
"On attaque l'hiver 2023-2024 beaucoup mieux, mais il suffit qu'il y ait une usine qui se casse la figure quelque part pour qu'on en subisse les contrecoups (...)", a-t-il dit.
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Blandine Hénault)