PARIS (Reuters) - La "maison" des juifs de France, c'est la France, a déclaré merdredi la porte-parole de La République en Marche (LaRem) Aurore Bergé, jugeant "dangereux" les propos d'un ministre israélien qui a appelé les juifs de France à rejoindre Israël.
Dans un message publié sur Twitter (NYSE:TWTR) mardi, le ministre israélien de l'Immigration Yoav Galant a réagi à la profanation du cimetière juif de Quatzenheim (Bas-Rhin) survenue dans la nuit de lundi à mardi, un acte rappelant selon lui "les heures noires de l'histoire du peuple juif".
"L'Etat d'Israël est le havre de protection des juifs du monde. Je condamne fermement l'antisémitisme en France et j'en appelle aux juifs : rentrez à la maison, émigrez en Israël", a-t-il écrit.
"Leur maison, c'est la France, ces gens sont Français et je pense que ce genre de propos sont des propos qui sont dangereux", a répliqué Aurore Bergé sur RFI. "Il y a des élections en ce moment en Israël donc j'imagine que tout ça n'est pas tout à fait anodin mais laisser penser aux Français juifs, mais qui sont d'abord français, que leur place ne serait pas en France et que pour vivre tranquillement finalement, ils devraient fuir notre pays, ce serait délétère".
"Notre pays sans juifs, ce ne serait plus le même pays", a ajouté la députée des Yvelines. "Moi je souhaite au contraire qu'on réaffirme cela, qu'on réaffirme nos valeurs, et c'est ce qu'on a fait hier soir" avec des rassemblements en France de plusieurs milliers de personnes pour dénoncer l'antisémitisme.
Selon le ministère français de l'Intérieur, les faits antisémites ont augmenté de 74% l'an dernier en France, passant de 311 en 2017 à 541 en 2018. Le nombre de juifs vivant en France est estimé à quelque 470.000, ce qui en fait la plus importante communauté juive en Europe.
Emmanuel Macron "l'a dit : attaquer un juif, c'est s'attaquer à la République", a souligné le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux lors du compte rendu du conseil des ministres à l'Elysée. "Je crois que c'est la seule réponse à faire, à celles et ceux qui, inquiets pour leur sécurité, se diraient qu'il faut qu'ils quittent le territoire français".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)