PARIS (Reuters) - Elisabeth Borne a annoncé vendredi que le gouvernement français souhaitait mettre en oeuvre des investissements de 100 milliards d'euros dans le transport ferroviaire d'ici à 2040.
Cette somme serait partagée entre l'État et tous les acteurs concernés, a précisé la Première ministre dans un discours prononcé à l'occasion de la remise du rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI).
"Nous faisons le choix d'investir en priorité dans les infrastructures qui nous permettront de réussir la transition écologique, à commencer par le ferroviaire, qui est la colonne vertébrale des mobilités", a déclaré Elisabeth Borne.
"Concrètement, cela signifie que l'État souhaite s'engager, aux côtés de la SNCF, de l'Union européenne et des collectivités locales, pour réussir une 'Nouvelle donne ferroviaire', de l'ordre de 100 milliards d'euros d'ici 2040."
En juillet dernier, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, avait réclamé à l'Etat un investissement supplémentaire de 100 milliards d'euros sur 15 ans pour permettre à l'entreprise d'atteindre la neutralité carbone en 2050, avec pour ambition de doubler la part du ferroviaire dans le transport de voyageurs et de marchandises.
Pour répondre à ces besoins, le gouvernement souhaite disposer d'ici au mois de juin d'un plan d'investissement dans les infrastructures ferroviaires faisant la part belle à la modernisation du réseau et aux transports du quotidien, a ajouté Elisabeth Borne.
"Pour nos concitoyens, moderniser le réseau cela se traduira par davantage de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs", a-t-elle souligné.
Le projet phare de la "Nouvelle donne ferroviaire" devrait être le développement de "RER métropolitains" dans les grandes villes de province, sur le modèle du réseau RER existant en région parisienne.
"Évoquer les RER métropolitains, ce n'est pas seulement parler de train, c'est construire des réseaux de transport complets pour les Français", a précisé Elisabeth Borne au sujet de cette proposition de Jean-Pierre Farandou reprise à son compte par le président Emmanuel Macron en novembre.
Pour tenir cette ambition, la Première ministre a promis aux collectivités territoriales qu'elles pourraient s'appuyer sur "l'expertise de la Société du Grand Paris", qui gère depuis cinq ans le projet d'aménagement de nouvelles lignes de métro en banlieue parisienne.
"Je le sais, nous décidons d'un investissement important, mais il est nécessaire et essentiel", a-t-elle insisté.
La SNCF a annoncé jeudi avoir dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires record de 41,45 milliards d'euros à la faveur de la forte reprise de la fréquentation de ses trains après les restrictions sanitaires liées au COVID-19.
(Reportage d'Elizabeth Pineau, rédigé par Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)