PARIS (Reuters) - L'Unsa est prête à s'engager dans la recherche de solutions pour résorber le déficit du régime actuel de retraites et assurer l'équilibre financier du futur système par points si le gouvernement consent à retirer la mesure d'"âge pivot" du projet de loi qui sera prochainement soumis à l'Assemblée nationale, a déclaré vendredi Laurent Escure.
Le dirigeant du syndicat réformiste a été parmi les premiers reçus par le Premier ministre Edouard Philippe dans le cadre des consultations sur les modalités de la "conférence de financement" proposée par la CFDT et acceptée par le gouvernement.
"L’âge d’équilibre" figure dans l’avant-projet de loi réformant le système de retraites qui a été communiqué au Conseil d'Etat : il entrera progressivement en vigueur à partir de 2022 pour atteindre 64 ans en 2027, sauf si les partenaires sociaux trouvent une solution alternative d'ici le 1er septembre 2021.
La CFDT et l'Unsa, qui sont favorables au régime par points, réclamaient le retrait de l'âge pivot dès avant les consultations de Matignon.
"J'attends que dans les prochaines heures on ait cette annonce du Premier ministre (...) pas les prochains jours", a déclaré Laurent Escure à l'issue de son entretien.
"Un compromis ne peut se faire qu'à partir du moment où on n'a pas l'épée de Damoclès de l'âge pivot, et donc il faut qu'il soit retiré du tapis. Le Premier ministre a tout à fait entendu ce qu'on lui a dit là-dessus", a-t-il poursuivi.
L'Unsa, a-t-il précisé, "a déjà proposé un cocktail de mesures alternatif à l'âge pivot qui permette que chacun fasse des efforts, notamment les employeurs privés comme publics, le gouvernement..."
Laurent Escure a notamment suggéré une hausse de cotisation pour les revenus mensuels supérieurs à 10.000 euros par mois, ainsi qu'un recours partiel au Fonds de réserve des retraites (FRR), doté à la fin 2017 de quelque 36 milliards d'euros.
Evalué à 3,5 milliards d'euros en 2018, le déficit du système de retraites français devrait s'aggraver pour atteindre de 8 à 17 milliards d'euros en 2025, jusqu'à 27 milliards d'euros en 2030 dans le pire des scénarios, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR).
(Sophie Louet et Marine Pennetier)