L'entreprise marseillaise Gymnova (groupe Abéo) fournit gratuitement les équipements sportifs de gymnastique pour les Jeux olympiques de Rio, une opération coûteuse mais très bénéfique en termes d'image.
Gymnova fait partie d'un consortium (SEG) qui approvisionne les JO en agrès de gymnastique. Elle l'avait déjà fait en 2012 pour les Jeux olympiques d'été de Londres, ce qui lui a permis de devenir une référence dans le secteur et de booster son activité.
C'est un consortium de trois entreprises qui a répondu à l'appel d'offres international du Comité international olympique (CIO). Pour cette édition, plus lointaine donc plus risquée qu'en 2012, Gymnova a souhaité "jouer collectif" en s'alliant à deux autres sociétés "pour pouvoir répondre à ce lourd appel d'offres, car c'est loin, et c'est cher", explique le directeur général Yves Benoît.
"Mais en termes de notoriété, c'est capital, poursuit-il. Quand on voit l'importance des Jeux olympiques, c'est hallucinant !".
L'expérience de Londres a en effet été déterminante. Aussitôt après la réponse à l'appel d'offres en 2010, deux ans avant les JO, les Fédérations sportives s'étaient équipées chez Gymnova en préparation des jeux car "la gymnastique est l'un des sports où l'athlète dépend vraiment du matériel", analyse le directeur.
Et sur le long terme, les JO de Londres ont aussi permis le développement de la filiale londonienne de l'entreprise dont l'effectif initial a presque triplé.
De telle sorte qu'aujourd'hui, l'entreprise marseillaise au capital de près de trois millions d'euros vend 35% de sa production en France et 65% dans le monde.
- les JO, un véritable tremplin-
Le siège social est à Marseille mais l'usine de fabrication principale se situe dans l'Ain. Gymnova - 175 salariés au total - possède aussi des filiales commerciales en Belgique, en Suisse et au Royaume-Uni, ainsi qu'une filiale de production et de vente au Canada, qui équipe le continent nord-américain. Tout cela répond à une vocation internationale du groupe français Abéo auquel Gymnova appartient.
En une quarantaine d'années, la société, née en 1978 de la volonté de deux gymnastes marseillais, a réussi à s'affirmer comme leader dans le monde de l'équipement gymnastique. "C'est le partenaire qui a toutes les homologations des Fédérations et des normes internationales", tient à préciser le directeur commercial Patrice Ferraina. "Gymnova" - association de gymnastique et innovation- est "une marque de fabrique" qui offre "des équipements facilement réglables, dynamiques et confortables et qui assure l'intégrité physique des pratiquants", assure-t-il.
JO obligent, la couleur du matériel qui est prêté, est le vert Brésil, au détriment du rouge et beige, traditionnels chez Gymnova. Sur le site internet de l'entreprise, seule une petite vignette signale son implication dans les JO. Le réglement olympique interdit aux fournisseurs d'équipements de communiquer à ce sujet.
Une cinquantaine de containers de quarante pieds ont été transportés par mer à Rio, les premiers dès décembre pour le "Test event" du mois d'avril, une répétition grandeur nature des Jeux. Quatre employés techniciens de Gymnova sont sur place depuis juillet pour installer les équipements. Vendredi, pour le début de la compétition, Yves Benoît s'envole pour la capitale brésilienne avec le staff commercial.
Au total, une vingtaine d'employés sont réquisitionnés pour deux mois, le tout entièrement à la charge du consortium, comme la production, l'installation ou encore le transport des agrès.
Mais Yves Benoît reste confiant. Après les Jeux, le matériel revient à Gymnova qui le revend en occasion. Et dans le monde des gymnastes, on se passe le mot. Les Jeux olympiques sont donc un véritable tremplin.
L'entreprise ne prête pas qu'aux JO. Elle encourage la pratique de la gymnastique en fournissant le matériel pour des compétitions locales, régionales ou nationales et équipe aussi de nombreuses salles sur tout le territoire français.