Capitale sportive de la Russie aux rêves olympiques, Kazan se plie en deux pour être "la ville la plus accueillante" du Mondial-2018, et promet un "accueil hors du commun" et un contrôle strict des prix d'hébergement qui commencent à prendre leur envol.
"L'hospitalité, c'est dans notre sang! Et nous ferons tout notre possible pour le prouver" lors du Mondial, dont les matches seront disputés du 14 juin au 15 juillet dans 11 villes russes, assure à l'AFP Daria Sannikova, la responsable de l'office du tourisme local.
Chacun des 200.000 touristes et supporteurs attendus pour la Coupe du monde de football à Kazan, la capitale du Tatarstan, une région à majorité musulmane, recevra un "accueil hors du commun, comme s'il arrivait dans sa famille", affirme la jeune femme.
Afin d'être à la hauteur, le personnel des hôtels et des restaurants de cette ville de 1,2 million d'habitants suit une formation intense pour devenir "encore plus accueillant" et perfectionner sa pratique du français et de l'anglais, alors que le premier match disputé sur le sol tatar opposera le 16 juin la France à l'Australie.
Pendant la Coupe du monde, "les arrêts seront annoncés en anglais dans tous les transports en commun", dans le métro comme dans les bus, précise encore Mme Sannikova.
"Et je compte bien évidemment sur nos habitants qui sont toujours prêts à rendre service", ajoute-t-elle.
Pour Marat, chauffeur de taxi à Kazan, la question ne se pose pas: s'il a des clients français lors du Mondial, il va leur parler français. "J'ai appris cette langue à l'école", raconte à l'AFP cet homme de 35 ans. "Je n'ai pas beaucoup de pratique mais j'espère que cela leur fera plaisir!"
- Prix exorbitants -
La presse locale s'est toutefois alarmée récemment du manque apparent de places dans les hôtels, affirmant qu'il était impossible d'y réserver une chambre du 16 au 30 juin, période durant laquelle la ville accueillera ses matches du Mondial. Quand aux habitants, ils ont été accusés de fixer des prix exorbitants pour les appartements proposés à la location.
Le Mondial "a fait flamber les prix de l'immobilier", dénonce ainsi le journal d'affaires en ligne Business.online. Sur des sites de location de logements entre particuliers, un appartement de 55 m2 à proximité de l'ultramoderne stade Kazan Arena est actuellement proposé à plus de 2.000 euros la nuit sur la période.
"J'ai entendu parler des prix faramineux demandés pour des appartements à louer", reconnaît Daria Sannikova. "Nous allons essayer de régler ce problème pour que les prix ne montent pas trop haut", assure-t-elle, insistant: "Il n'y aura pas de folie des prix".
Actuellement, "c'est la période où les hôtels bloquent les chambres pour des groupes liés au Mondial -- les équipes de football, les sponsors, les médias", qui ne savent pas encore combien ils seront à aller à Kazan, explique Mme Sannikova.
"Mais vers mars-avril, la situation sera plus claire et il y aura des chambres disponibles", affirme-t-elle.
Avec quelque 196 hôtels et auberges de jeunesse à Kazan, "chacun pourra trouver l’hébergement qui convient à son goût et à son budget", assure Mme Sannikova.
- Rêves olympiques -
Etendue sur les bords de la Volga, Kazan, où les minarets des mosquées côtoient paisiblement les coupoles des églises orthodoxes, est aussi "une ville ambitieuse", selon Daria Sannikova.
"Nous aspirons toujours à obtenir le droit d'organiser des évènements importants", souligne-t-elle.
Choisie comme ville-hôte de la Coupe des confédérations en 2017, Kazan avait déjà accueilli des championnats du monde de natation en 2015 et les Jeux universitaires d'été en 2013.
En août 2019, c'est la finale internationale des Olympiades des métiers, WorldSkills Competition, qui se tiendra à Kazan. Avant de voir plus grand.
"Nous rêvons, bien sûr, d'organiser des jeux Olympiques", confie Mme Sannikova. "Et je pense que nous y sommes prêts".
Et si le Mondial de football était demain? "Nous sommes prêts aussi! Le seul problème serait qu'avec la neige, il est un peu compliqué de jouer au foot", sourit-elle.