(Reuters) - L'action First Republic Bank est indiquée en forte baisse mardi dans les échanges avant l'ouverture de Wall Street face à l'ampleur des difficultés auxquelles est confrontée la banque régionale américaine, ce qui ravive des inquiétudes sur le secteur et entraîne les valeurs européennes dans le rouge.
Les faillites de Signature et Silvergate au mois de mars n'ont pas laissé indemne First Republic, victime elle aussi d'un "bank run". Sur les trois premiers mois de l'année, les dépôts ont chuté à 104,47 milliards de dollars contre 176,43 milliards au quatrième trimestre 2022, a annoncé lundi soir l'établissement.
La baisse des dépôts est telle qu'il pourrait s'avérer très difficile de s'en remettre, ont déclaré les analystes de Wells Fargo (NYSE:WFC).
En avant-Bourse, First Republic chute de 21% à 12,7 dollars l'action.
"Il est probable que cela alimente les inquiétudes des banques à l'ouverture des marchés (européens)", commentait Ipek Ozkardeskaya, analyste senior chez Swissquote Bank, dans une note publiée tôt dans la matinée.
L'indice Stoxx des banques perd 1,67% vers 09h35 GMT. A Paris, Crédit agricole (EPA:CAGR), BNP Paribas (EPA:BNPP) et Société générale (EPA:SOGN) abandonnent de 1,20% à 2,51%.
Cette histoire "peut raviver les craintes d'une crise bancaire oubliée depuis longtemps", a déclaré un trader.
La chute des profits trimestriels d'UBS (-2,56%), qui procède au rachat de Credit Suisse, pèse également sur le secteur.
First Republic, dont le siège est à San Francisco, a dit étudier plusieurs options stratégiques, dont une restructuration de son bilan. Elle prévoit en outre d'augmenter ses dépôts assurés, de réduire ses emprunts auprès de la Réserve fédérale et de licencier 20% à 25% de ses employés au deuxième trimestre.
"Nous prenons des mesures pour réduire de manière significative nos dépenses afin de nous aligner sur notre objectif de réduction de la taille du bilan", a déclaré le directeur général Mike Roffler lors d'une conférence téléphonique, qui s'est terminée sans que les dirigeants ne répondent aux questions des analystes.
Les inquiétudes concernant la solidité de First Republic avaient incité plusieurs grandes banques américaines à lui porter secours en déposant 30 milliards de dollars de fonds.
Sans l'injection de ces 30 milliards de dollars, la baisse des dépôts aurait avoisiné les 102 milliards.
(Mehnaz Yasmin à Bengaluru et Nupur Anand à New York, avec David French, Anna Pruchnicka, Lucy Raitano, version française, Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)