PARIS (Reuters) - Les conditions de détention de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, ont été assouplies en raison de "craintes pour sa santé" mais il reste à l'isolement, a déclaré vendredi la ministre de la Justice.
Selon Le Parisien, les conditions de sa détention à Fleury-Mérogis (Essonne), avec notamment une surveillance vidéo permanente, ont été "allégées", la justice redoutant un suicide avant son procès.
"Allègement est un mot sans doute excessif", a réagi Nicole Belloubet lors d'une conférence de presse sur la loi de moralisation.
"Effectivement et sans que je rentre dans les détails, il a été rendu possible l'accès à un certain nombre de possibilités, de parler à son avocat de manière un petit peu plus souple mais il reste évidemment à l'isolement et de ce point de vue-là rien n'est changé", a-t-elle ajouté.
"Il y avait des craintes effectivement liées à sa santé. Si l'on veut que le procès soit conduit dans des conditions qui soient pertinentes pour la sécurité dans notre société, il est important évidemment de pouvoir le cas échéant rentrer en contact avec lui", a-t-elle expliqué.
Selon Le Parisien, le détenu le plus surveillé de France peut désormais rencontrer ses proches sans être séparé par une vitre. En contrepartie, Salah Abdeslam sera fouillé systématiquement avant son retour en cellule.
Arrêté en Belgique en mars 2016 après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam avait été transféré en avril de la même année en France où il a été mis en examen, notamment pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes".
Considéré au minimum comme le logisticien des attaques de novembre revendiquées par l'Etat islamique, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, il a jusqu'à présent toujours refusé de communiquer avec la justice.
Dans une lettre de réponse à une femme dont des extraits ont été diffusés par Libération en janvier 2017, il disait "ne pas avoir honte" de ce qu'il était et se décrivait comme un "musulman soumis à Allah".
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)