PARIS (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) utilisera tous ses outils de politique monétaire si et quand nécessaire, a déclaré vendredi le gouverneur de la banque centrale finlandaise Olli Rehn, interrogé sur la possibilité que la BCE puisse prolonger son programme de prêts à long terme au secteur bancaire.
"Si besoin, nous envisagerons alors l'ensemble de la boîte à outils que nous avons à disposition", a-t-il dit à Athènes, en réponse à une question sur la possibilité de nouvelles opérations ciblées de refinancement de long terme (TLTRO).
Le président de la BCE, Mario Draghi, et le gouverneur de la Banque de France, Villeroy de Galhau, ont tous deux indiqué la semaine dernière que la mise en oeuvre de nouvelles TLTRO était une option qui pourrait être envisagée en temps voulu.
La précédente opération TLTRO, d'une maturité de quatre ans, expire mi-2020 et les banques devront commencer à décider un an avant de la façon dont elles comptent remplacer ce financement.
PAS DE NÉCESSITÉ DANS L'IMMÉDIAT
Mais trois sources proches du dossier ont averti qu'il ne fallait pas attendre qu'une nouvelle tranche de TLTRO de prêts à bas taux soit ouverte de façon imminente, les responsables de la politique monétaire ne voyant pas de nécessité à injecter des liquidités supplémentaires dans le système bancaire, dans le contexte actuel de reprise du crédit et de l'inflation.
Il n'y a aucune urgence à avoir recours à cet instrument et aucune décision à ce sujet ne devrait être prise lors de la prochaine réunion de la BCE du mois de décembre, disent-elles.
"Il est trop tôt pour cela", a dit l'une d'elles tandis qu'une autre note que ce serait en contradiction avec la volonté de la BCE de normaliser progressivement sa politique monétaire.
Un porte-parole de la BCE a refusé de commenter.
Les banques de la zone euro ont emprunté 739 milliards d'euros lors dans le cadre de la dernière tranche de TLTRO qui a eu lieu en mars 2017. Sur ce total, 14,6 milliards ont été remboursés, le reste arrivant à échéance en 2020 et 2021.
Cela pourrait s'avérer douloureux par exemple pour les banques italiennes, qui doivent rembourser 250 milliards d'euros de TLTRO, dans un contexte et de hausse des taux et d'incertitudes politiques.
Cela qui pourrait justifier un recours à ces prêts à très long terme et à bas taux à un moment, souligne une des sources.
Une autre précise toutefois que des difficultés d'un ou deux pays ne suffiraient pas à justifier que la BCE desserre les cordons de la bourse "à moins que cela ne freine la transmission de la politique monétaire au sein de la zone euro."
(Francesco Canepa, Blandine Hénault pour le service français, édité par Juliette Rouillon) 2018-11-02T184415Z_1_LYNXNPEEA11EV_RTROPTP_1_ECB-POLICY-REHN.JPG