La Bourse de Paris gagnait 2,23% mardi matin, reprenant des couleurs avant le premier sommet européen consacré au Brexit, qui a fait perdre 11% à la place parisienne en deux séances.
A 09H23 (07H23 GMT), l'indice CAC 40 prenait 89,02 points à 4.073,74 points. La veille, il avait fini en fort recul de 2,97% et à son plus bas niveau depuis février.
"Les incertitudes qui entourent l'avenir politique et économique du Royaume-Uni, avec notamment la dégradation de la notation souveraine du pays, et les risques de contagion au reste du monde restent au centre de l’attention", ont noté les économistes de Crédit Mutuel CIC.
"Le début de coordination des Européens, après la réunion d'hier entre François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi, peine à convaincre pour l’instant", selon eux.
Le sommet européen qui débute dans la journée occupera une place centrale dans l'attention des investisseurs, pressés de voir se profiler des solutions après le séisme provoqué par le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Les chefs d’État et de gouvernement de l'Union européenne vont inciter le Royaume-Uni à déclencher la procédure de divorce sans perdre de temps, en raison des risques sur les marchés, tout en s'efforçant de tirer les leçons du Brexit pour l'Europe et éviter une contagion à d'autres pays.
"Les marchés sont ainsi totalement soumis aux décisions politiques, la variable la plus incertaine qui soit dans un contexte où le Royaume-Uni ne peut que constater l'état de délabrement dans lequel se trouve sa classe politique et ses partis. Les marchés vont suivre le sommet des chefs d’État, en particulier les déclarations des uns et des autres, mais la visibilité ne devrait pas s'améliorer à court terme", ont estimé pour leur part les analystes de Aurel BGC.
"Après la forte baisse des deux derniers jours", savoir si le rebond de l'ouverture "est susceptible de prendre de l'ampleur, c'est un pari qui nous paraît hasardeux", ont-ils ajouté.
"Hier, les marchés ont fait le tri entre les valeurs et les secteurs supposément les plus sensibles aux conséquences d'un Brexit. Les banques, les assureurs, les compagnies aériennes ou encore les secteurs les plus cycliques sont les grands perdants de la séance", ont-ils poursuivi en estimant que "les statistiques économiques n'auront plus aucune influence dans les prochaines semaines".
En la matière, une enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages en France a mis en évidence une baisse de leur moral en juin.
Aux États-Unis, la troisième estimation du PIB au premier trimestre sera publié ainsi que les prix des logements en avril (indice SP/Case-Shiller) et la confiance des consommateurs en juin (indice Conference Board).
Sur le terrain des valeurs, le secteur bancaire, une des principales victimes du scrutin rebondissait. BNP Paribas (PA:BNPP) prenait 2,21% à 37,73 euros, Société Générale (PA:SOGN) 1,82% à 26,87 euros, Crédit Agricole (PA:CAGR) 2,59% à 7,38 euros et Axa 3,44% à 16,97 euros.
Groupe Eurotunnel, très chahuté, regagnait aussi du terrain (+4,46% à 8,67 euros).
Les titres cycliques les plus soumis aux aléas conjoncturels, également malmenés depuis deux jours se reprenaient également. Peugeot (PA:PEUP) montait de 3,99% à 11,08 euros, tout comme Saint-Gobain (PA:SGOB) de 2,66% à 33,38 euros ou Renault (PA:RENA) de 3,64% à 68,64 euros.
Renault verra par ailleurs des représentants du syndicat américain United Auto Workers (UAW) et de plusieurs syndicats français (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) manifester mardi devant son siège pour "interpeller (le PDG) Carlos Ghosn sur les pratiques antisyndicales de l’alliance Renault-Nissan aux Etats-Unis".
Total (PA:TOTF) gagnait 1,66% à 41 euros après avoir signé avec la société Qatar Petroleum un accord pour une prise de participation de 30% dans la concession du champ pétrolier géant d'Al-Shaheen, à compter du 14 juillet 2017, pour une durée de 25 ans.
Assystem s'élevait de 1,38% à 22,10 euros, dynamisé par le contrat remporté en consortium de 174 millions d'euros pour le projet international de réacteur expérimental Iter, dont il sera chargé de gérer l'assemblage, tout en misant sur l'international et la numérisation pour poursuivre son développement.
Legrand profitait (+2,84% à 44,53 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surpondérer" par Barclays (LON:BARC) tout comme Korian (PA:KORI) (+3,79% à 27,39 euros) passé à "acheter" contre "neutre" par Oddo.
Dans un marché bien orienté, Schneider Electric (PA:SCHN) (+2,10% à 50,77 euros) ne souffrait pas de l'abaissement de la sienne à "sous pondérer" par Barclays, à l'instar de Rexel (+2,22% à 10,35 euros) descendu à "neutre" par la même banque.