HONG KONG (Reuters) - L'autorité chinoise de régulation de l'espace numérique a annoncé mardi avoir publié un projet de réglementation afin d'encadrer la technologie de reconnaissance faciale dans le pays, après que des inquiétudes ont été exprimées concernant son utilisation excessive.
L'Administration chinoise du cyberespace (CAC) a déclaré que l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale ne peut se faire qu'avec un but précis et en cas de nécessité suffisante, et à condition de respecter des mesures de protection strictes.
L'utilisation de cette technologie nécessitera également le consentement de l'individu, a déclaré la CAC dans un communiqué. Elle ajoute que les solutions d'identification non biométriques devront être privilégiées par rapport à la reconnaissance faciale dans les cas où les deux méthodes ont la même efficacité.
L'identification biométrique, et la reconnaissance faciale en particulier, s'est largement répandue en Chine. En 2020, la presse locale rapportait que la reconnaissance faciale était utilisée pour activer les distributeurs de papier hygiénique dans les toilettes publiques, ce qui a suscité à l'époque des inquiétudes au sein de la population et des autorités de régulation.
Selon le South China Morning Post, de nombreux tribunaux chinois et gouvernements locaux ont depuis infligé des amendes à des entreprises pour utilisation abusive de la reconnaissance faciale.
Le projet de règlement de la CAC indique que les dispositifs de capture d'image et d'identification personnelle ne doivent pas être installés dans les chambres d'hôtel, les salles de bains publiques, les vestiaires, les toilettes et autres lieux susceptibles de porter atteinte à la vie privée d'autrui.
L'autorité de régulation ajoute que les dispositifs de capture d'images ne doivent être installés dans les lieux publics qu'à des fins de sécurité publique et être accompagnés de panneaux d'avertissement visibles.
(Reportage de Josh Ye à Hong Kong et de la rédaction de Pékin; rédaction Liz Lee; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)