Investing.com – Bien que le solide rallye affiché par les actions US hier ait de quoi donner espoir, avec des hausses de plus de 2% pour le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq après un weekend de 3 jours, les grandes banques continuent de sonner l’alarme à propos du fait que la chute des marchés n’est sans doute pas encore terminée.
Manish Kabra analyste de la Société Générale (EPA:SOGN) cité par Bloomberg, a par exemple estimé hier qu'une récession "typique" ferait chuter l'indice S&P 500 à 3 200 points, soit 15% sous la clôture d’hier soir. L’analyste estime par ailleurs qu’en cas de choc inflationniste de type 1970, l'indice pourrait chuter de plus de 30 % par rapport à ses niveaux actuels, à 2525 points dans un contexte de stagnation et d'inflation accrue.
"Notre thèse baissière pour les actions américaines reflète les facteurs suivants : a) les hausses de la Fed ont lieu dans un environnement de croissance ralentie, et b) nous n'avons jamais vu de hausses et de resserrement quantitatif la même année" précise la SG.
"Nous n'avons pas encore vu le vrai fond pour les actions", a déclaré Kabra pour conclure.
Du côté de chez Morgan Stanley (NYSE:MS), Michael J. Wilson pense que le S&P 500 doit encore chuter de 15 à 20 % pour atteindre environ 3 000 points afin que le marché reflète pleinement le contexte économique et les risques actuels.
"Le marché baissier ne sera pas terminé tant que la récession ne sera pas arrivée ou que le risque de récession ne sera pas éteint", a déclaré la banque, qui a prévenu que si une récession généralisée devenait le scénario de base, le S&P 500 pourrait atteindre un plancher proche de 2 900 points d'indice, soit 23% sous le cours actuel.
En ce qui concerne la célèbre banque d’investissement Goldman Sachs (NYSE:GS), ses analystes ont déclaré que les actions ne prennent en compte qu’un risque de légère récession, "ce qui les expose à une nouvelle détérioration des prévisions".
Les analystes de Berenberg ont, eux aussi, sonné l’alerte mardi, jugeant qu'il était trop tôt pour garantir que le pire est passé pour les actions, prévoyant que les révisions à la baisse des bénéfices ne font que commencer.
Enfin, il semble intéressant de noter qu’il existe une nette divergence entre l’avis bien sombres de ces banques et la position adoptée hier par Janet Yellen, secrétaire au Trésor US.
Elle a en effet estimé qu’il existe « un moyen de réduire l'inflation tout en maintenant un marché du travail solide ».
Elle a également souligné que « la mesure traditionnelle de la récession, à savoir deux trimestres consécutifs de croissance négative, "a généralement fonctionné", mais les récessions ne sont pas toutes semblables ».
Contrairement à ce que laisse penser les avis de banques évoqués plus tôt dans cet article, elle a aussi affirmé que « la plupart des économistes ne pensent pas que les États-Unis entreront en récession parce qu'ils prennent en compte des caractéristiques économiques post-pandémie uniques ».