La Corée du Sud, longtemps une puissance dans le domaine de l’électronique grand public et des semi-conducteurs, jette son dévolu sur la dernière frontière : l’espace.
Le président Yoon Suk Yeol a annoncé un plan ambitieux visant à investir 100 000 milliards de wons (72,6 milliards de dollars) dans l’industrie spatiale d’ici 2045, visant à faire atterrir un véhicule d’exploration spatiale sur la Lune d’ici 2032 et à planter le drapeau national sur Mars d’ici 2045.
Cette initiative historique a été dévoilée lors de la cérémonie d’ouverture de la Korea AeroSpace Administration (KASA) à Sacheon.
Des investissements massifs pour dynamiser les secteurs spatial et aérospatial
Le plan du président Yoon comprend une augmentation significative du budget et des investissements pour améliorer la compétitivité de la Corée du Sud dans la course spatiale mondiale.
Yoon a dit :
Nous augmenterons le budget correspondant à plus de 1.500 milliards de wons d’ici 2027 et attirerons environ 100.000 milliards de wons d’investissements d’ici 2045.
Cette stratégie d’investissement fait partie d’un effort plus large visant à positionner la Corée du Sud comme un leader dans l’établissement de normes et la stimulation de l’innovation dans le secteur spatial et les industries connexes.
KASA, la nouvelle agence spatiale sud-coréenne, vise à unifier les efforts spatiaux du pays, qui étaient auparavant répartis entre plusieurs organisations.
La consolidation au sein de la KASA vise à rationaliser les efforts d’exploration spatiale, d’industrie, de sécurité et de coopération internationale, marquant un changement significatif par rapport à l’approche fragmentée précédente.
Succès récents et projets futurs dans l’exploration spatiale
Les récentes réalisations de la Corée du Sud dans le domaine de la technologie spatiale mettent en évidence ses capacités croissantes. L’année dernière, le troisième lancement réussi de la fusée Nuri de 200 tonnes, également connue sous le nom de KSLV-II, a placé huit satellites pratiques en orbite.
De plus, le pays a lancé deux satellites de reconnaissance militaire via des fusées SpaceX pour renforcer la surveillance de la Corée du Nord.
D’ici 2025, la Corée du Sud prévoit d’acquérir cinq satellites espions et une soixantaine de satellites espions de petite et micro taille d’ici 2030, permettant ainsi une surveillance complète de la péninsule coréenne.
Le développement d’une fusée spatiale locale à combustible solide est également en cours, l’armée effectuant son troisième essai en vol en décembre.
Ces satellites plus petits, qui devraient être lancés sur cette fusée nationale, renforceront considérablement les capacités spatiales et la sécurité de la Corée du Sud.
Changement stratégique vers une politique spatiale unifiée
La création de KASA représente un changement stratégique dans l’approche sud-coréenne de l’exploration spatiale.
Depuis 1989, les questions spatiales étaient gérées par l’Institut coréen de recherche aérospatiale (KARI), tandis que la recherche astronomique et la coopération internationale relevaient de l’Institut coréen d’astronomie et des sciences spatiales (KASSI) et de divers autres ministères.
Le ministère des Sciences et des TIC (MSIT) a reconnu que ce système dispersé limitait la croissance, ce qui a conduit à la consolidation en une seule agence.
KASA, lancée comme engagement de campagne par le président Yoon Suk Yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022, a été créée pour intégrer ces fonctions et conduire une stratégie spatiale plus cohérente.
L’Assemblée nationale a adopté l’année dernière un projet de loi visant à transférer KARI et KASSI sous la juridiction de la KASA, qui a maintenant été adopté.
Des missions sur la Lune et sur Mars sont-elles probables ?
Les investissements massifs de la Corée du Sud et sa consolidation stratégique dans l’industrie spatiale sont sur le point d’en faire un acteur redoutable sur la scène mondiale.
En favorisant l’innovation et en unifiant ses programmes spatiaux sous l’égide de la KASA, le pays vise non seulement à réaliser ses ambitieuses missions sur la Lune et sur Mars, mais également à être à la pointe des normes technologiques spatiales et de la coopération internationale.
La vision du président Yoon souligne l’importance de l’exploration spatiale en tant qu’élément essentiel de la compétitivité nationale et du progrès technologique.
À mesure que la Corée du Sud intensifie ses efforts, elle contribuera à la course spatiale mondiale plus large, en collaborant potentiellement avec d’autres pays et agences spatiales internationales.
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