PARIS (Reuters) - Le gestionnaire d'actifs H2O a jugé mercredi la sanction infligée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) à son encontre et envers deux de ses dirigeants "disproportionnée" et a indiqué qu'il déposerait un recours devant le Conseil d'Etat.
Le gendarme boursier a annoncé mardi avoir décidé d'une amende de 75 millions pour la société de gestion, dont Natixis (NYSE:99V33V1Z3=MSIL) Investment Managers (groupe BPCE) détient toujours près de 23% du capital, en raison de manquements à des obligations professionnelles dans le cadre d'opérations réalisées entre 2016 et 2020.
Le directeur général de H2O, Bruno Crastes, et son directeur des investissements à l'époque des faits Vincent Chailley ont écopé d'une sanction de respectivement 15 millions et 3 millions d'euros.
"H2O AM conteste vigoureusement la décision de la Commission des sanctions de l’AMF dont la sanction est disproportionnée au regard du dossier", indique la société dans un communiqué.
"En s’appuyant sur les éléments juridiques et factuels de celui-ci, H2O AM a décidé de déposer un recours devant le Conseil d’État", ajoute-t-elle.
Le gestionnaire d'actifs s'est retrouvé dans la tourmente en 2019 à la suite de la décision de la société Morningstar de suspendre la notation d'un des fonds de H2O en raison d'inquiétudes sur la liquidité de certains actifs détenus en portefeuille.
H2O avait par la suite été contraint de suspendre les souscriptions et les demandes de rachat de parts de plusieurs de ses fonds à la demande de l'AMF.
La société de gestion assure mercredi que les sanctions financières de l'AMF n'auront pas d'incidence sur la conduite de ses activités.
Elle annonce que la direction générale reviendra désormais à Loïc Guilloux, Bruno Crastes restant au sein de la société en tant que directeur de la stratégie "corporate" et marchés.
(Rédigé par Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)