par Jorge Otaola et Walter Bianchi
BUENOS AIRES (Reuters) - Le nouveau ministre argentin de l'Economie, Luis Caputo, a dévoilé mardi une thérapie de choc, annonçant plusieurs mesures, dont une dévaluation de plus de 50% du peso, visant à résoudre la pire crise économique qu'ait connue le pays depuis des décennies.
Luis Caputo a déclaré que ce plan serait douloureux à court terme, mais qu'il était nécessaire pour réduire le déficit budgétaire et faire baisser l'inflation en Argentine.
"L'objectif est simplement d'éviter une catastrophe et de remettre l'économie sur les rails", a dit Luis Caputo dans un discours enregistré.
Il a indiqué que le pays devait s'attaquer à un profond déficit budgétaire qu'il a estimé à 5,5% du produit intérieur brut (PIB).
"Nous sommes ici pour prendre le problème à la racine", a dit Luis Caputo. "Pour cela, nous devons mettre fin à notre dépendance au déficit budgétaire."
L'Argentine est aux prises avec une inflation proche de 150%, les réserves de la banque centrale sont dans le rouge et les deux cinquièmes de la population vivent dans la pauvreté. Le pays a contracté un prêt de 44 milliards de dollars (40 milliards d'euros) auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Le ministre de l'Economie dévoilait un ensemble de mesures qui, outre la dévaluation du peso, prévoient une réduction des subventions au secteur de l'énergie et annulent les offres de travaux publics, après l'investiture dimanche du président Javier Milei.
Le FMI a estimé que ces mesures étaient "audacieuses" et a déclaré dans un communiqué qu'elles "contribueraient à stabiliser l'économie et à jeter les bases d'une croissance plus durable et tirée par le secteur privé" après les "graves revers politiques" de ces derniers mois.
(Reportage Jorge Otaola, Walter Bianchi et Nicolas Misculin, avec la contribution de Eliana Raszewski, Lucila Sigal, Maximilian Heath et Rodrigo Campos; version française Camille Raynaud)