PARIS (Reuters) - François Hollande proposera mercredi que le sommet du G7 de mai au Japon se saisisse de la question des prix des médicaments, qui menacent l'accès aux soins et la pérennité des systèmes de santé, a-t-on appris lundi dans l'entourage du président français.
Une réunion des sherpas des pays du G7 se tiendra cette semaine au Japon et cette question y sera abordée, a-t-on précisé.
Les prix de certains nouveaux médicaments, contre le cancer ou l'hépatite C par exemple, pèsent sur les finances des systèmes de santé publics comme le système français. Ailleurs, ils poussent des assureurs à ne pas les rembourser, obligeant des malades à vendre leurs biens pour accéder aux traitements.
"Nous ne pourrons plus continuer à payer le prix des traitements de maladies que l'on peut prolonger ou guérir à des prix pareils si nous voulons maintenir ce qui est fondamental dans notre système de soins, c'est-à-dire l'égalité, la solidarité", a déclaré une source à l'Elysée.
Le problème se pose aussi pour la hausse des prix de médicaments moins chers mais très utilisés, dans le cas du diabète par exemple, a-t-on ajouté.
Selon une seconde source, il s'agira de "créer une pression et créer un dialogue avec les autorités de régulation, les autorités chargées de la fixation des prix dans les différents pays concernés, mais également avec les industriels".
Ce dialogue, "c'est la condition sine qua non pour arriver à tirer les prix vers le bas. Après, évidemment, il faudra voir dans quelles conditions : il ne s'agit en aucun cas de compromettre l'innovation", a-t-elle ajouté.
Les laboratoires produisant ces médicaments expliquent que leurs prix reflètent des coûts de développement extrêmement élevés.
Après le G7 au Japon, le sujet pourrait être abordé en septembre lors d'une réunion des ministres de la Santé du G7.
François Hollande se rend mercredi à Lyon pour un déplacement sur le thème de la santé. Il lancera à cette occasion la commission des Nations unies sur l'emploi en santé et la croissance économique, instance qu'il coprésidera avec le président sud-africain, Jacob Zuma.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)