La petite compagnie aérienne japonaise Skymark a confirmé vendredi être en train de négocier le montant des pénalités réclamées par l'avionneur européen Airbus (PARIS:AIR) à la suite d'une annulation de commande, mais assure que rien n'est encore décidé.
"Nous sommes en train de poursuivre les discussions avec Airbus avec la volonté de trouver un accord courant octobre, mais à ce stade il est inexact que nous ayons décidé", a expliqué Skymark dans un bref communiqué en réaction aux assertions de la presse.
Plusieurs médias nippons ont indiqué dès jeudi que le patron de Skymark, Shinichi Nishikubo, s'était rendu le 29 septembre au siège d'Airbus à Toulouse pour y rencontrer des dirigeants de l'avionneur.
Vendredi matin, l'Asahi Shimbun est allé encore plus loin en affirmant qu'Airbus et la compagnie seraient sur le point de tomber d'accord sur une somme ramenée aux environ de 20 à 23 milliards de yens (145 à 165 millions d'euros), au lieu des plus de 70 milliards de yens (plus de 500 millions d'euros) auxquels pourrait prétendre Airbus en vertu des clauses contractuelles.
Skymark avait signé en 2011 un contrat d'achat de six Airbus A380 dont la livraison devait débuter ce mois-ci.
Mais la compagnie n'a pas payé une échéance en avril dernier, ce qui a conduit Airbus à supprimer l'ordre d'achat en juillet et à réclamer des pénalités énormes qui, si elles n'étaient pas réduites, mettraient en jeu l'existence-même de Skymark.
M. Nishikubo avait d'emblée poussé des hauts cris, qualifiant "d'exorbitante" cette somme "qui dépasse l'entendement mais qui vise sans doute à en mettre plein les yeux dans l'optique de négocier".
De fait, l'annonce de discussions en cours a donné des ailes à l'action Skymark à la Bourse de Tokyo. Elle s'est envolée de 8,4% vendredi à la clôture, à 220 yens. Elle avait même connu un pic de +15% en tout début de journée et un autre de quelque +11% juste après la confirmation des pourparlers, avant de revenir un peu en arrière. Elle avait déjà pris 3,6% jeudi.
Avant cette affaire, qui a révélé le risque d'insolvabilité de Skymark, son action était montée en début d'année à 465 yens. La compagnie avait alors des ambitions internationales qui ne sont aujourd'hui plus du tout d'actualité.
Quand la dispute a éclaté fin juillet/début août, l'action est tombée en chute libre jusqu'à 155 yens, Skymark reconnaissant alors risquer la faillite si Airbus ne lâchait pas un peu du lest.