STRASBOURG (Reuters) - Matteo Renzi a engagé le semestre de présidence italienne de l'Union européenne par un nouvel appel à des mesures de relance de la croissance économique au sein des Vingt-Huit.
Le président du Conseil italien s'est déjà prononcé pour une Europe qui se défasse de l'austérité et se tourne vers la croissance, mais dans son discours devant les députés à Strasbourg, mercredi, il a répété que l'Italie était un contributeur net au budget de l'UE.
Il n'a fait qu'une allusion aux débats du Conseil européen de Bruxelles la semaine dernière, lors duquel les dirigeants de l'UE ont décidé que les pays qui entreprendraient des réformes structurelles se verraient accorder une plus grande marge de manoeuvre vis-à-vis des règles budgétaires strictes de l'UE.
"L'Italie ne vient pas ici pour demander des changements qu'elle n'est pas à même d'apporter elle-même, l'Italie vient ici dire qu'elle veut changer", a-t-il dit.
"Les problèmes économiques que nous traversons et les discussions que nous avons eues lors du dernier Conseil européen ne peuvent être réduits au problème d'un pays qui demande aux autres de modifier les règles. Nous avons été les premiers à dire que nous respecterions les règles", a continué Renzi.
Il a rappelé que les règles budgétaires de l'UE étaient fondées sur "un pacte dit de stabilité et de croissance. Il y a stabilité, mais il y a aussi croissance(...). Sans croissance, l'Europe n'a aucun avenir".
Dans une interview accordée ensuite à la RAI, la télévision publique italienne, Matteo Renzi s'est dit favorable à la création d'euro-obligations et a souhaité avoir sur ce point le soutien du prochain président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
"Avant, Juncker disait qu'il était favorable aux euro-obligations. J'imagine que maintenant qu'il a changé de fonction, il n'a pas changé de position", a dit le président du Conseil italien, en faisant allusion à ces "eurobunds" dont l'Allemagne et d'autres pays du nord de l'UE ne veulent pas entendre parler.
(Francesco Guarascio, Eric Faye pour le service français)