MADRID (Reuters) - La Haute Cour d'Espagne a donné un mois à Bankia et à plusieurs anciens responsables de la banque pour constituer un dépôt de garantie de 800 millions d'euros, destiné à couvrir l'éventuel passif lié à l'introduction en Bourse de l'établissement.
La banque espagnole a dit qu'elle ferait appel de cette décision.
Certains ex-responsables de Bankia, dont l'ancien directeur général Rodrigo Rato, font l'objet d'une enquête liée à des soupçons d'escroquerie à l'occasion de l'IPO de Bankia en 2011. Rodrigo Rato dément avoir commis le moindre acte répréhensible.
Des centaines de milliers de particuliers, dont beaucoup de retraités, qui avaient investi dans la banque ont perdu de l'argent après que Bankia eut sollicité une aide publique de 22,5 milliards d'euros moins d'un an après son entrée en Bourse.
Ces derniers avaient investi 1,8 milliard de dollars dans l'IPO.
Le juge de la Haute Cour Fernando Andreu observe, dans un jugement publié vendredi, qu'un rapport d'experts commandé dans le cadre de l'enquête montre "de façon catégorique que les comptes financiers figurant dans la note d'information de l'IPO de Bankia ne donnaient pas une image exacte de la banque".
Trois anciens dirigeants de Bankia, dont Rodrigo Rato, qui fut directeur général du Fonds monétaire international (FMI), devront apporter leur contribution aux fonds qui seront déposés auprès du tribunal. Il en sera de même de Bankia, dont l'Etat détient un peu plus de 60% du capital, et de sa société-mère BFA, propriété de l'Etat.
La banque a repoussé la publication de ses comptes annuels de 2014 dans l'attente d'une décision sur la répartition des dédommagements entre l'Etat et elle-même.
(Sarah White, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny) 2015-02-13T150949Z_1007120001_LYNXMPEB1C0M5_RTROPTP_1_OFRBS-ESPAGNE-BANKIA.JPG