SYDNEY (Reuters) - L'Australie, qui possède l'une des législations anti-tabac les plus strictes au monde, a annoncé mardi son intention d'interdire le vapotage récréatif dans le cadre de la plus grande campagne de répression de l'industrie du tabac depuis plus d'une décennie.
Le gouvernement entend interdire toutes les e-cigarettes jetables et l'importation de e-cigarettes vendues sans ordonnance, ainsi que limiter les taux de nicotine. L'objectif est de limiter la vente des e-cigarettes aux fumeurs essayant d'arrêter.
"Tout comme pour le tabac, Big Tobacco a pris un autre produit addictif, l'a enveloppé dans un emballage brillant et y a ajouté des arômes pour créer une nouvelle génération d'accros à la nicotine", a déclaré le ministre de la Santé, Mark Butler, lors d'un discours au National Press Club.
Bien qu'une ordonnance soit déjà nécessaire pour acheter des e-cigarettes à la nicotine en Australie, un marché illégal florissant leur permettent d'être facilement disponibles dans les magasins de proximité et autres points de vente. Elles ne pourront plus être vendues qu'en pharmacie et devront être conditionnées dans un emballage de type pharmaceutique.
"Il s'agit d'un produit destiné à nos enfants, vendu en même temps que les sucettes et les barres chocolatées", a souligné Mark Butler. "Le vapotage est devenu le problème comportemental numéro un dans les lycées. Il se répand également dans les écoles primaires."
Environ 22% des Australiens âgés de 18 à 24 ans ont utilisé une e-cigarette ou un dispositif de vapotage au moins une fois, selon des données de l'année dernière.
Le budget fédéral, qui doit être publié la semaine prochaine, devrait comprendre 234 millions de dollars australiens (142,73 millions d'euros) pour des mesures de protection contre les dommages causés par le tabac et le vapotage.
Mark Butler a précisé que la taxe sur le tabac serait augmentée de 5% par an au cours des trois prochaines années pour tenter de réduire les ventes.
Des études ont montré que les e-cigarettes, qui créent une dépendance, pouvaient avoir des effets nocifs à long terme.
(Reportage Renju Jose à Sydney ; version française Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)