Le candidat à la vice-présidence de Trump, JD Vance, a récemment lancé un avertissement à propos d’une potentielle « spirale de la mort » sur le marché obligataire américain, qui pourrait finalement « mettre à mal les finances de ce pays ».
M. Vance a fait ces commentaires lors d'une récente interview avec le commentateur politique conservateur Tucker Carlson, ajoutant que si lui et M. Trump remportent les élections de novembre, ce ne sera pas « un long fleuve tranquille pendant quatre ans » en raison du risque de flambée des taux d'intérêt.
« Je m'inquiète vraiment de savoir si les marchés obligataires, les investisseurs internationaux, les personnes qui s'enrichissent grâce à la mondialisation, les personnes qui se sont enrichies en délocalisant notre base manufacturière en Chine, les personnes qui se sont enrichies grâce à de nombreuses guerres, essaient de faire tomber la présidence Trump en faisant grimper les taux d'intérêt ? » a demandé M. Vance.
L'inquiétude de M. Vance vient du fait que le service de la dette américaine, qui s'élève à 35 000 milliards de dollars, est la quatrième dépense la plus importante du gouvernement fédéral en 2023, avec 659 milliards de dollars, soit une augmentation de 38 % par rapport aux 476 milliards de dollars payés en 2022.
Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, un groupe de réflexion bipartisan, les dépenses du gouvernement pour les intérêts nets de la dette sont en passe de dépasser les dépenses du gouvernement pour la défense et l'assurance-maladie pour devenir la deuxième dépense la plus importante en 2024, juste derrière la sécurité sociale.
Or, la progression de ces dépenses pourrait accélérer davantage si les rendements obligataires augmentent.
« Chaque année, la dette nationale augmente de 1,6 à 2 000 milliards de dollars. Et la seule chose qui permet d'en assurer le service, c'est que les taux d'intérêt sont encore très bas. C'est vrai ? Ils sont d'environ 4,5 % à l'heure actuelle. Si les taux d'intérêt montent à 8 % et que l'on dépense beaucoup plus pour le service de la dette que pour les biens, les services et les infrastructures de notre pays, la spirale peut devenir énorme », a déclaré M. Vance.
Notons cependant qu’à ce stade, le scénario de taux à 8% semble improbable et ne pourrait sans doute survenir que si des pays étrangers commencent à se débarrasser massivement des bons du Trésor US qu’ils détiennent, se tirant par la même occasion une balle dans le pied…