HONG-KONG/PÉKIN (Reuters) - Un organisme du gouvernement chinois a pris le contrôle du stade de football de China Evergrande (HK:3333) Group en vue de le vendre, a déclaré à Reuters une personne ayant une connaissance directe de la question.
Le géant chinois de l'immobilier, qui a du mal à faire face aux remboursements de plus de 300 milliards de dollars de dettes, envisage également de vendre le Guangzhou Football Club, a déclaré cette personne.
La construction du stade de football de Guangzhou, d'une valeur de 12 milliards de yuans (1,86 milliard de dollars), a débuté en avril 2020 et devait s'achever à la fin de l'année 2022, date à laquelle il devait devenir le plus grand stade de football du monde en termes de capacité.
Toutefois, Evergrande a été contraint d'interrompre la construction en raison d'un manque de capital et a cédé le contrôle aux autorités, qui prévoient de vendre le stade ou, en l'absence d'acheteurs, de l'acquérir par l'intermédiaire de la société d'État Guangzhou City Construction Investment Group, a déclaré la source, demandant l'anonymat car l'affaire n'est pas publique.
Une autre personne proche du dossier a dit que la construction avait été arrêtée depuis au moins trois mois.
Evergrande s'est refusé à tout commentaire. En septembre, le groupe avait déclaré que les travaux sur le stade se déroulaient "normalement".
Le gouvernement de la ville de Guangzhou n'a pas répondu aux appels de Reuters et Guangzhou City Construction Investment n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Les difficultés d'Evergrande à faire face à des paiements de coupons sur des obligations offshore ont ébranlé les marchés financiers.
Le groupe a réussi à éviter le défaut de paiement le mois dernier mais les investisseurs attendent encore de voir s'il pourra remplir ses obligations de paiement d'un coupon, déjà échu, d'une valeur de 82,5 millions de dollars avant l'échéance de la période de grâce le 6 décembre.
(Reportage Julie Zhu à Hong-Kong, Cheng Leng à Pékin etZhang Yan à Shanghaï; version française Federica Mileo, édité par Blandine Hénault)