TOKYO (Reuters) - Le Japon a menacé mardi de poursuivre la Chine devant l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), afin d'annuler la décision de Pékin d'interdire toute importation de produits de la mer, à la suite du rejet d'eau radioactive retraitée provenant de la centrale nucléaire de Fukushima.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a déclaré aux journalistes que le Japon prendrait "les mesures nécessaires par différents moyens, y compris dans le cadre de l'OMC".
Un dépôt d'une plainte auprès de l'OMC pourrait devenir une option si la voie diplomatique s'avère inefficace, a déclaré séparément le ministre de la Sécurité économique, Sanae Takaichi.
Le ministre du Commerce, Yasutoshi Nishimura, a déclaré lundi que le Japon était harcelé par de nombreux appels téléphoniques "extrêmement regrettables", provenant probablement de Chine. Parmi les entreprises et établissements publics japonais ciblés, beaucoup signalent des appelants faisant allusion au déversement d'eau de Fukushima.
L'Agence nationale de la politique japonaise a reçu 225 signalements de harcèlement téléphoniques à ce jour, a rapporté l'agence de presse Jiji news.
Le gouvernement a déclaré qu'il solliciterait les entreprises de télécommunications pour bloquer les appels. Des discussions entre NTT et d'autres sociétés de téléphonie, dont KDDI et SoftBank Corp, sont en cours.
De son côté, le gouvernement a annoncé recueillir des informations sur les mouvements de boycott des produits japonais en Chine et travailler aux côtés des entreprises pour faire face à la situation.
(Reportage Chang-Ran Kim, Kantaro Komiya et Mariko Katsumura ; version française Mariana Abreu, édité par Kate Entringer)