Investing.com - Dans ses prévisions S&P 500 pour 2023, la Deutsche Bank s'attend d'abord à une poursuite du rallye du marché baissier, avant qu'une violente chute des cours des actions ne menace au troisième trimestre avec le début de la récession.
Pour les experts de David Folkerts-Landau, économiste en chef de la Deutsche Bank (ETR:DBKGn), un squeeze dans le positionnement des stratégies systématiques au premier trimestre est la raison de la poursuite de la hausse des cours dans un premier temps. Ils voient le S&P 500 grimper jusqu'à 4 500 points au cours des trois premiers mois de la nouvelle année. Actuellement, l'indice directeur américain se situe à 3 884 points.
Certes, le S&P 500 s'est déjà fortement redressé depuis ses plus bas d'octobre, mais le positionnement des investisseurs en actions n'a que modérément augmenté et reste assez bas, peut-on lire dans le rapport. "D'ici la fin du premier trimestre, nous prévoyons un retour du positionnement global des actions vers la neutralité".
Au deuxième trimestre, les investisseurs en actions devraient alors se préparer à la récession tant attendue aux États-Unis, qui, selon la Deutsche Bank, devrait commencer au troisième trimestre. Avec le début du ralentissement économique, le S&P 500 devrait chuter au plus haut jusqu'à 3 250 points, estiment les experts.
"Comme nous l'avons déjà constaté, les baisses observées par le passé entre le pic et le creux d'une récession s'expliquent bien par les valorisations initiales très élevées et l'ampleur de la baisse des bénéfices. Ces facteurs se combinent pour donner lieu à une chute de -33 %", explique la banque.
En ce qui concerne les bénéfices des entreprises, l'établissement financier allemand s'attend à des baisses pour la nouvelle année. Selon elle, le bénéfice par action du S&P 500 devrait passer de 222 dollars cette année à 195 dollars l'année prochaine.
Dans ses perspectives, la Deutsche Bank indiquait à ce sujet : "Nos prévisions économiques internes tablent sur une récession légère en termes de PIB, mais concentrée sur les marchandises et les produits liés au logement, auxquels le S&P 500 est exposé de manière disproportionnée et sur lesquels s'est concentré le boom de la pandémie. Notre scénario de bénéfices correspond donc plus ou moins à une baisse typique de la récession".
Au cours du quatrième trimestre, la Deutsche Bank s'attend à un rebond significatif du S&P 500, en se basant sur la règle de récession selon laquelle le marché des actions atteint son point le plus bas après un peu moins de la moitié de la récession "et que la plupart des pertes, si ce n'est toutes, sont alors récupérées avant la fin de la récession".
En conséquence, l'équipe d'analystes de Folkerts-Landau s'attend à ce que le S&P 500 se rapproche de son sommet de 4 500 points atteint au premier trimestre d'ici la fin de l'année, ce qui correspond également à l'objectif de fin d'année de la Deutsche Bank.
Si la récession devait se prolonger plus longtemps que prévu, une reprise des cours des actions n'interviendrait pas avant début 2024, selon la Deutsche Bank.
En revanche, en cas d'atterrissage dit "en douceur", ils s'attendent à un rallye du S&P 500 vers 5.000 points. "S'il n'y a pas de récession et qu'il y a un atterrissage en douceur et que la croissance se rapproche à nouveau du taux tendanciel, le positionnement devrait grimper à proximité de la limite supérieure de la fourchette et pousser le S&P 500 nettement à la hausse".
par Robert Zach