Dans le cadre d'une augmentation significative de l'activité financière interrégionale, les investisseurs du Moyen-Orient ont activement acquis des actifs européens, avec des transactions annoncées ou réalisées dépassant les 24 milliards de dollars cette année. Il s'agit d'une augmentation notable par rapport aux 4,9 milliards de dollars enregistrés au cours de la même période de l'année précédente, et c'est le montant le plus élevé pour cette période depuis au moins 2008.
Cette augmentation, qui dépasse de 74 % la moyenne décennale, est en partie attribuée à des évaluations d'entreprises plus favorables en Europe qu'aux États-Unis et à un environnement réglementaire plus accommodant pour les acheteurs du Moyen-Orient.
L'un des exemples les plus marquants de cette tendance est la poursuite par l'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) d'une acquisition de 11,7 milliards d'euros (12,74 milliards de dollars) du fabricant allemand de produits chimiques Covestro (ETR:1COV). Si l'opération est finalisée, il s'agira de la plus importante acquisition européenne par une entité du Moyen-Orient depuis plus de 16 ans.
Selon les données du London Stock Exchange Group (LSEG), les valorisations des entreprises européennes, telles qu'indiquées par les ratios cours/bénéfice, ont diminué par rapport à leurs moyennes historiques et par rapport au marché américain. Cette situation, associée à une moindre surveillance des investissements et au risque géopolitique, a rendu la région particulièrement attrayante pour les investisseurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se concentrent principalement sur les actifs liés aux infrastructures et à l'énergie.
Le contexte réglementaire en Europe est actuellement moins strict qu'aux États-Unis, où le Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) a bloqué certaines acquisitions pour des raisons de sécurité nationale. Un exemple d'intervention du CFIUS s'est produit en novembre dernier lorsqu'une société de capital-risque soutenue par Saudi Aramco a été contrainte de céder sa participation dans une start-up de la Silicon Valley spécialisée dans les puces d'intelligence artificielle.
En revanche, alors que chaque pays européen examine individuellement les transactions transfrontalières, la Commission européenne cherche à mettre en place un contrôle plus coordonné. Néanmoins, le contrôle est souvent moins intense qu'aux États-Unis et certains organismes nationaux chargés d'examiner les investissements étrangers sont considérés comme plus indulgents.
Cependant, toutes les tentatives de transaction n'ont pas été couronnées de succès. Le mois dernier, le rachat potentiel de l'entreprise énergétique espagnole Naturgy, évaluée à 22 milliards de dollars, par la société TAQA d'Abu Dhabi a échoué en raison de désaccords sur la gouvernance.
En outre, des difficultés politiques sont apparues, comme l'opposition du gouvernement espagnol à l'acquisition par le groupe saoudien STC d'une participation dans Telefonica (BME:TEF), et le blocage par le Royaume-Uni du projet d'un groupe soutenu par Abou Dhabi d'acquérir le journal britannique Telegraph.
Malgré ces difficultés, les investisseurs du Moyen-Orient continuent d'apporter leurs capitaux et leur expertise aux projets européens. Par exemple, les Émirats arabes unis créent stratégiquement des leaders industriels mondiaux dans des secteurs où ils excellent déjà.
En outre, certaines transactions prennent plus de temps à réaliser en raison de préoccupations antitrust accrues et du contrôle des investisseurs étrangers, comme on peut le constater dans les discussions en cours entre ADNOC et Covestro, ainsi que dans les pourparlers d'ADNOC avec le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV en vue de former un géant de l'industrie chimique.
Alors que le paysage de l'investissement évolue, le flux de capitaux du Moyen-Orient vers l'Europe souligne le besoin de la région de disposer d'investisseurs aux poches profondes et l'intérêt stratégique des pays du Golfe à étendre leur empreinte commerciale mondiale.
Reuters a contribué à cet article.Cet article a été généré et traduit avec l'aide de l'IA et revu par un rédacteur. Pour plus d'informations, consultez nos T&C.