Obtenir 40% de réduction
⚠ Alerte résultats ! quelles actions sont destinées à s'envoler ?
Découvrez les actions des ProPicks. Ces stratégies ont gagné 19,7% cette année.
Débloquer la liste

Le sauvetage de Credit Suisse par UBS échoue à apaiser les craintes sur les banques

Publié le 20/03/2023 14:52
Mis à jour le 20/03/2023 14:55
© Reuters. Le bureau de Credit Suisse à Londres. /Photo prise le 20 mars 2023/REUTERS/Hannah McKay

par Amanda Cooper, Tom Westbrook et John Revill

(Reuters) - Les actions et obligations des banques chutaient lundi, le sauvetage de Credit Suisse orchestré par les autorités helvètes avec UBS n'ayant pas suffi à apaiser les craintes autour de la santé du secteur bancaire mondial.

A Zurich, l'action Credit Suisse chutait de 56% tandis que celle d'UBS reprenait 2% après avoir perdu jusqu'à 16% dans la matinée, les investisseurs s'inquiétant des bénéfices à long terme du rachat par la banque de sa rivale et plus largement des perspectives pour les établissements financiers en Suisse, un pays longtemps considéré comme un modèle de solidité bancaire.

Dans une opération de sauvetage menée par les autorités suisses, UBS a annoncé dimanche le rachat pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros) de sa compatriote Credit Suisse, âgée de 167 ans, dans le cadre duquel elle assumera des pertes jusqu'à 5,4 milliards de dollars.

L'attention des investisseurs se portait notamment lundi sur le coup dur affronté par les détenteurs d'obligations Credit Suisse dans le cadre du rachat par UBS.

Les autorités suisses de régulation ont en effet décidé que la valeur des titres "Additional Tier 1" (AT1) de Credit Suisse - une obligation convertible contingente plus risquée que la dette classique - passerait de 16 milliards de francs à zéro.

La décision a surpris les investisseurs, habitués à ce que les pertes soient d'abord supportées par les actionnaires.

Dans un communiqué commun, l'autorité de supervision de la Banque centrale européenne, le Conseil de résolution unique et l'Autorité bancaire européenne ont ainsi rappelé lundi leur recommandation, établie après la crise financière de 2008, de faire absorber les pertes par les actionnaires en premier lieu.

Sans parvenir néanmoins à calmer la nervosité sur les marchés financiers. En Bourse, le secteur bancaire européen reculait de 0,2% après avoir chuté jusqu'à 6% plus tôt dans la matinée.

Le coût pour se protéger d'un évènement de crédit auprès des banques européennes a aussi augmenté. Le Credit Default Swap (CDS) d'UBS a grimpé à 153 points de base contre 117 points de base, selon des données de S&P Global Market Intelligence.

ACTION COORDONNÉE

Déterminées à contenir la crise, les principales banques centrales ont promis au cours du week-end de fournir des liquidités en dollars pour stabiliser le système financier.

Dans le cadre d'une réaction mondiale sans précédent depuis la pandémie, la Réserve fédérale américaine a déclaré qu'elle s'était jointe aux banques centrales du Canada, de l'Angleterre, du Japon, de l'Union européenne et de la Suisse dans le cadre d'une action coordonnée visant à accroître la liquidité du marché.

La Banque centrale européenne s'est engagée à soutenir les banques de la zone euro en leur accordant des prêts si nécessaire.

La crise bancaire s'est déclenchée au début du mois avec les faillites des banques américaines Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank, avant de se propager à Credit suisse, qui connaissait déjà d'importantes difficultés en raison d'une succession de crises et de scandales liés à sa gestion du risque.

Le resserrement monétaire drastique enclenché l'an dernier par les grandes banques centrales pour lutter contre l'inflation galopante est considéré comme un élément déclencheur de l'effondrement de SVB et de Signature.

Les opérateurs de marché estiment désormais de plus en plus probable que la Réserve fédérale, qui rendra sa décision de politique monétaire mercredi dans la soirée, ne freine le relèvement de ses taux pour éviter que les turbulences du secteur bancaire ne se transforme en une crise économique plus grave.

A Wall Street, l'inquiétude se concentre principalement sur les banques régionales, notamment autour de First Republic Bank qui a reçu un soutien de 30 milliards de dollars via des dépôts effectués par plusieurs grandes banques américaines.

Dimanche, S&P Global a dégradé la note de crédit de First Republic Bank en catégorie spéculative ("junk"), estimant que le récent soutien financier pourrait ne pas suffire à résoudre les problèmes de liquidité de la banque.

En Europe, les autorités ne cessent d'assurer que les banques sont solides et suffisamment capitalisées.

RECALIBRER LE RISQUE

Le rapprochement entre UBS et Credit Suisse comprend 100 milliards de francs suisses (101,2 milliards d'euros) d'aides destinées aux liquidités des deux groupes, a fait savoir la Banque nationale suisse (BNS).

Cela a permis d'éviter ce qui aurait pu être l'un des plus grands effondrements bancaires depuis la chute de Lehman Brothers en 2008.

Toutefois la décision du régulateur suisse concernant les obligations AT1 a poussé les investisseurs à reconsidérer le risque entourant ces titres, connus sous le nom d'"obligations convertibles contingentes" ou "CoCo" et qui peuvent être convertis en actions ou annulés si le niveau de capital d'une banque tombe en dessous d'un certain seuil.

Le prix des obligations AT1 émises par d'autres banques européennes telles que Deutsche Bank (ETR:DBKGn), HSBC (LON:HSBA), UBS et BNP Paribas (EPA:BNPP) ont chuté de 10 à 12 centimes, selon les données de Tradeweb.

"Il existe certaines règles dont tout le monde pense qu'elles sont respectées, et il y a eu ce traitement très déroutant de ces obligations", a déclaré Mohamed El-Erian, chez Allianz (ETR:ALVG), à la chaîne britannique Sky News.

"Les gens sont en train de recalibrer ce qui est risqué", a-t-il ajouté.

CONCENTRATION BANCAIRE

Le rachat de Credit Suisse par UBS fera de cette dernière la seule banque helvète opérant à l'échelle mondiale et va accroître la dépendance du pays à un seul établissement bancaire.

Les salariés de Credit Suisse ne cachaient pas lundi leur inquiétude quant à leur avenir, redoutant d'éventuelles suppressions liées au rachat par UBS.

© Reuters. Le bureau de Credit Suisse à Londres. /Photo prise le 20 mars 2023/REUTERS/Hannah McKay

Le chef de file du parti social-démocrate au Parlement suisse, Roger Nordmann, a prévenu lundi que l'opération créait des "risques énormes" pour la Suisse et UBS, et a mis en cause la direction de Credit Suisse dans la chute de l'établissement.

"Ce qui s'est produit est terrible pour la crédibilité de la Suisse", a-t-il dit.

(Reportage Stefania Spezzati, Oliver Hirt et John O'Donnell in Zurich; avec la contribution de Lananh Nguyen, Saeed Azhar, Hannah Langby, Julie Zhu, Karin Strohecker et les bureaux de Reuters; rédigé par Sam Holmes et Toby Chopra; Blandine Hénault pour la version française, édité par Kate Entringer)

Derniers commentaires

Lol toutes les banques sont dans le vert actuellement !
toutes les banques sont sujettes a la hausse des taux et elles ont toutes des montagnes de dérivés en hors bilan....donc la planche a imprimer va tourner nuit et jour pendant des mois et l'inflation va évoluer en mode fusée ....a moins qu'on reprenne les actions historiques dans de tels cas....la guerre ...
La guerre est déjà là.
 yes et elle va s'étendre...en fait il y a un front militaire qui va se multiplier, mais aussi un front économique et un autre monétaire et financier,.....et encore un autre diplomatique et pour finir de chocs des civilisations ....c'est parfois pire pour l'occident sur les autres fronts...
Il n'y a pas de guerre heureuse et elle se fait systématiquement sur tous les fronts. On sait que l'argent et le nerf de la guerre, donc la guerre financière ce n'est pas nouveau. A suivre, mais effectivement ça risque fort de s'étendre à Taïwan, en Corée du Sud, en Arménie, en Syrie, et j'en oublie sûrement en Afrique...
Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés