PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sur une tendance globalement positive et les Bourses européennes, Londres exceptée, avancent à mi-séance lundi, les espoirs placés dans les mesures de relance et dans les signes de reprise en Chine l'emportant sur les préoccupations liées à la pandémie de coronavirus et à l'approche de l'élection présidentielle américaine.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% environ pour le Standard & Poor's 500 et de plus de 1% pour le Nasdaq même si le Dow Jones semble devoir débuter sans grand changement.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,67% à 4.979,69 points vers 11h00 GMT et à Francfort, le Dax avance de 0,43% alors qu'à Londres, le FTSE 100 est quasi stable, freiné par la baisse des valeurs pétrolières.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,62%, le FTSEurofirst 300 de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,65%.
Ce dernier, comme le CAC 40, s'achemine vers sa septième hausse en huit séances.
Comme la semaine dernière, les investisseurs tablent sur l'adoption de nouvelles mesures, bien que limitées, de soutien aux entreprises et aux ménages aux Etats-Unis, même si l'adoption d'un plan de grande ampleur semble peu probable à court terme.
Le thème de la relance continue de l'emporter, aux yeux d'une majorité d'investisseurs, sur la résurgence de la pandémie de COVID-19, qui pousse les gouvernements européens à multiplier les mesures de restriction au risque d'handicaper l'activité économique.
Les actions profitent aussi de l'élan donné par les places boursières chinoises, puisque l'indice SSE Composite de Shanghaï a fini la journée sur une hausse de 2,64%, sa meilleure performance depuis trois mois, grâce aux signes de rebond du tourisme et à l'annonce de réformes visant à favoriser les investissements, y compris étrangers, dans la zone économique spéciale de Shenzhen.
La séance pourrait être plus calme que d'habitude à Wall Street en raison du Columbus Day, jour férié aux Etats-Unis pour lequel les marchés obligataires américains sont fermés.
La semaine qui débute sera animée entre autres par les nouvelles prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI) mardi, par le début de la période de publication des résultats trimestriels à Wall Street, puis jeudi et vendredi par un Conseil européen dédié aux délicates négociations avec Londres sur l'après-Brexit.
VALEURS EN EUROPE
La hausse en Europe profite à une grande majorité des secteurs, des services aux collectivités ("utilities"), dont l'indice Stoxx gagne 1,33%, à l'automobile (+1,00%) en passant par les technologiques (+1,01%).
A la baisse, le compartiment du tourisme et des loisirs abandonne 0,25% après un rebond de près de 15% en moins de trois semaines.
A Paris, la plus forte progression du CAC 40 est pour Société générale (PA:SOGN), qui gagne 2,05% après le relèvement de la recommandation de Jefferies, passé à l'achat.
A Amsterdam, l'opérateur KPN prend 7,38% après des informations de presse selon lesquelles le groupe suédois de capital-investissement EQT envisage une offre de rachat.
TAUX
Les rendements des emprunts d'Etat allemands et français sont en légère baisse, à -0,537% pour le Bund à dix ans et -0,2749% pour l'OAT de même échéance.
Mais la séance sur le marché obligataire européen est surtout marquée par un nouveau repli net des rendements italiens: à 0,701%, celui des BTP à dix ans cède 1,6 point et le 30 ans recule de plus de cinq points à 1,558%, après un plus bas historique à 1,546%. Ce mouvement s'explique principalement par l'anticipation de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE), qui pourraient inclure une augmentation des achats d'obligations sur les marchés.
CHANGES
Le dollar reprend quelques couleurs face aux autres grandes devises (+0,15%) mais reste proche du plus bas de trois semaines touché vendredi en réaction à l'anticipation de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis et à la probabilité jugée de plus en plus forte d'une victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre.
L'euro oscille autour de 1,18 dollar.
Le yuan a par ailleurs rétrocédé une partie de ses gains de vendredi après l'annonce samedi par la Banque populaire de Chine (BPC) de mesures qui pourraient favoriser les ventes à découvert.
PÉTROLE
Le marché pétrolier recule de plus de 1% après l'annone d'une reprise de la production du premier gisement libyen, la fin de la grève dans le secteur en Norvège et le redémarrage progressif des installations du golfe du Mexique mises à l'arrêt avant le passage de l'ouragan Delta.
Le Brent abandonne 1,24% à 42,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,43% à 40,02 dollars.
(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)