par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont observé une pause lundi après le rebond observé la semaine dernière, l'attention des investisseurs se tournant vers les Etats-Unis, où se dérouleront mardi des élections de mi-mandat aux allures de référendum sur la politique et la personne de Donald Trump.
Les indices de référence ont terminé la séance en ordre dispersé dans un environnement de marché toujours marqué par les craintes entourant les tensions commerciales, les effets du resserrement monétaire en cours aux Etats-Unis et le ralentissement de l'économie chinoise.
À Paris, le CAC 40 a terminé quasiment inchangé (-0,02%) à 5.101,39 points et le Dax allemand a reculé de 0,21% alors que le Footsie britannique progressait de 0,14%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,09% et le FTSEurofirst 300 de 0,04% mais le Stoxx 600 a perdu 0,16%.
VALEURS
La plus forte hausse sectorielle du jour en Europe est pour l'énergie, dont l'indice Stoxx a pris 1,51% avec la hausse des cours du pétrole sur des anticipations d'une baisse des exportations iraniennes. A Paris, Total (PA:TOTF) a signé la meilleure performance du CAC 40 (+2,29%).
Toujours à Paris, la plus forte hausse du SBF 120, est pour Ingenico (PA:INGC), qui a pris 3,85% après avoir annoncé le départ de son PDG, Philippe Lazare, dans le cadre d'une évolution de sa gouvernance qui se traduit par une séparation des fonctions de président et de directeur général.
Le groupe, devenu une cible après des performances décevantes, avait dit fin octobre réfléchir à une évolution de sa gouvernance. Les changements annoncés lundi sont plus incisifs et rapides que prévu, pointent les analystes de Bryan Garnier.
L'annonce du repli de l'indice PMI Caixin/Markit du secteur des services en Chine, tombé en octobre à son plus bas niveau depuis septembre 2017, a pesé sur le secteur du luxe. A Paris, Kering (PA:PRTP) a abandonné 2,61%.
Le secteur automobile a souffert lui aussi (-0,93%) avec notamment, à Paris, un recul de 4,9% pour Valeo (PA:VLOF).
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent peu, mis à part le Nasdaq Composite, qui perd plus de 1%, pénalisé par un repli de près de 3% pour Apple (NASDAQ:AAPL) après des informations de presse faisant état de difficultés pour l'iPhone XR, le moins cher des trois nouveaux modèles de smartphones lancés le mois dernier.
LES INDICATEURS DU JOUR
La croissance de l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a ralenti moins qu'attendu en octobre, ont montré les résultats de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) auprès des directeurs d'achats. La publication de cet indicateur a eu peu d'effet sur les marchés.
TAUX
Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans recule légèrement mais reste vigoureux, autour de 3,19%, après avoir grimpé jusqu'à 3,224% vendredi à l'annonce des chiffres de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis, qui ont alimenté les anticipations d'une hausse des taux de la Réserve fédérale en décembre.
Le rendement du Bund allemand de même échéance, référence pour la zone euro, a suivi la tendance et perdu un peu de terrain, autour de 0,425%.
Les rendements des obligations souveraines italiennes ont grimpé en revanche sur fond de tensions persistantes sur la politique budgétaire de Rome, un thème qui devait être au centre des débats de l'Eurogroupe.
Le taux italien à dix ans a gagné près de cinq points de base, autour de 3,35%, avant de refluer.
CHANGES
Le dollar recule légèrement face à un panier de devises de référence. L'euro varie peu, autour de 1,1395 dollar.
La livre sterling, en revanche, prend 0,34% face au dollar, stimulée par des espoirs d'un accord prochain entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Le secrétaire d'Etat britannique au Trésor, John Glen, a déclaré lundi avoir très bon espoir qu'un accord soit conclu de façon "imminente" avec l'Union européenne sur les services financiers après le Brexit.
PÉTROLE
Les cours du brut prennent autour de 1% après la mise en oeuvre des sanctions américaines contre l'Iran, une progression peut-être ralentie par les exemptions temporaires concédées par Washington à plusieurs pays, qui pourront continuer à importer du pétrole iranien.
A SUIVRE MARDI :
Les Etats-Unis votent donc mardi pour les "midterms". Les enquêtes d'opinion suggèrent que les démocrates pourraient reprendre la majorité à la Chambre des représentants tandis que les républicains conserveraient leur position dominante au Sénat.
Plusieurs observateurs estiment que ces élections auront peu d'impact à court terme sur l'économie des Etats-Unis.
"A la veille des élections de mi-mandat, l'économie américaine continue de défier les Cassandre", note ainsi Florence Pisani, directrice de la recherche économique chez Candriam.
"A moins d'une surprise, le résultat des élections de mi-mandat a peu de chances d'infléchir à court terme cette trajectoire économique", dit-elle.
(Édité par Marc Angrand)