par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes montent prudemment mercredi à mi-séance et Wall Street devraient suivre le mouvement tandis que l'euro et les rendements obligataires de la zone euro grimpent après des déclarations de responsables de la Banque centrale européenne sur la remontée de l'inflation et l'arrêt prochain par l'institut d'émission de sa politique de rachats d'actifs.
À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 5 462,58.461,78 points vers 10h35 GMT alors qu'à Francfort, le Dax prend 0,37% et qu'à Londres, le FTSE progresse de 0,36%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de -0,01%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,12% et le Stoxx 600 grappille 0,05%.
Le modeste appétit des investisseurs pour les actifs risqués s'explique en partie par la persistance des tensions commerciales et des inquiétudes entourant la situation politique en Italie.
La Bourse de Milan cède ainsi 0,23%, de nouveau plombée par les banques, dont l'indice local recule de 0,87%.
Les futures sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% à 0,3%.
La BCE est de plus en plus convaincue d'un retour progressif de l'inflation vers son objectif et discutera la semaine prochaine de l'opportunité de mettre progressivement fin à son programme de rachats d'actifs (QE), a déclaré mercredi Peter Praet, le chef économiste de l'institution de Francfort.
Le président de la Bundesbank allemande, Jens Weidmann, a pour sa part jugé "plausibles" les anticipations d'un arrêt des achats d'obligations d'ici à la fin de l'année.
LE BUND À 10 ANS REPASSE 0,44%
Ces déclarations ont provoqué une hausse des rendements des emprunts d'Etat et des anticipations de hausse de taux.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, en hausse de plus de sept points de base, repasse 0,44%, son plus haut niveau depuis le 28 mai, contre 0,41% environ avant les déclarations de Peter Praet.
Les marchés monétaires, eux, anticipent désormais une probabilité de 70% d'une hausse de taux de la BCE en juin 2019, contre 50% environ lundi, et de 90% pour juillet 2019.
Quant à l'euro, il s'apprécie de 0,45% face au dollar à 1,1771, un plus haut de deux semaines, alors que les tensions liées à la crise politique italienne l'avaient fait tomber tout près du seuil de 1,15 dollar la semaine dernière.
"Le marché est très sensible à l'évolution des perspectives des banques centrales et aux signes suggérant un changement de position de la BCE", explique Jan von Gerich, responsable de la stratégie d'investissement de Nordea.
LES MATIÈRES PREMIÈRES EN SOUTIEN
Côté actions en Europe, le secteur des matières premières (+1,17%) et celui du pétrole et du gaz (+0,69%) enregistrent les hausses les plus marquées, grâce entre autres à la progression des cours du pétrole (+0,6% pour le Brent) et des métaux de base (+0,8% pour le cuivre, +0,7% pour l'aluminium).
ArcelorMittal (AS:MT) (+1,76%) est en tête du CAC, Eramet (PA:ERMT) (+3,11%) dans le peloton de tête du SBF 120.
Le compartiment des technologiques progresse de 0,37% et reste proche du plus haut de 17 ans touché mardi.
Smurfit Kappa gagne 1,62%, effaçant une partie de ses pertes de la veille après la confirmation mardi soir par l'américain International Paper de l'abandon de son projet d'offre d'achat.
Les banques italiennes sont en revanche dans le rouge, à l'image d' Intesa Sanpaolo (MI:ISP) (-1,66%) et UniCredit (-0,48%). A Paris, Crédit agricole (PA:CAGR) cède 1,13%, la plus forte baisse du CAC.
(Édité par Marc Angrand)