par Joanna Plucinska
GENEVE (Reuters) - Les bénéfices des compagnies aériennes devraient se stabiliser en 2024, la confirmation de la croissance du transport aérien après la pandémie étant contrebalancée par le coût élevé du capital et les contraintes de capacité, a déclaré mercredi l'Association du transport aérien international (Iata).
Le secteur mondial du transport aérien s'est largement rétabli de la pandémie de COVID-19 qui a mis l'activité à l'arrêt, à la faveur notamment de l'explosion de la demande en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe.
Le secteur du transport aérien a renoué avec la rentabilité en 2023, avec un bénéfice net attendu à 23,3 milliards de dollars (25,13 milliards d'euros) avec une marge de 2,6%, et devrait atteindre 25,7 milliards de dollars et une marge de 2,7% l'année prochaine, prédit l'Iata.
Si le chiffre d'affaires devrait atteindre la somme record de 964 milliards de dollars, la hausse du coût du capital entraînée par celle des taux d'intérêt a de quoi alimenter les inquiétudes du secteur, prévient le lobby du transport aérien.
"Les bénéfices de l'industrie doivent être mis en perspective", a déclaré Willie Walsh, directeur de l'Iata.
"En moyenne, les compagnies aériennes ne gardent que 5,45 dollars pour chaque passager transporté."
Le nombre de voyageurs transporté dans le monde devrait atteindre des niveaux historiques, avec 4,7 milliards de personnes attendues en 2024, contre 4,5 milliards en 2019.
L'instabilité géopolitique, notamment la guerre entre Israël et le Hamas et le conflit en Ukraine, pourrait avoir un impact négatif sur le secteur, a prévenu l'Iata qui redoute qu'elle entraîne une hausse des prix du pétrole.
(Joanna Plucinska; version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)