PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en baisse mardi à mi-séance, à l'issue d'une matinée volatile, marquée par la nouvelle chute du baril de pétrole sous les 59 dollars, l'incapacité de la banque centrale russe à stabiliser le rouble et quelques indicateurs d'activité décevants en Chine et en Europe.
L'attente du résultat, mercredi, de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine contribue à la nervosité du marché.
À Paris, l'indice CAC 40, qui est passé dès le début de séance sous la barre des 4.000 points pour la première fois depuis le 21 octobre, recule de 1,56% à 3.942,74 points vers 13h30. À Francfort, le Dax cède 0,89%, la baisse étant limitée par une progression plus marquée que prévue de l'indice Zew du climat des affaires et à Londres, le FTSE recule de 0,11% après un résultat favorable des tests de résistance des banques.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 1,12% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,60%, dans des marchés notamment tirés vers le bas par les secteurs bancaires (-1,99%) et de l'énergie (-1,41%).
"Le fait que le relèvement des taux en Russie n'ait pas réussi à interrompre la baisse du rouble inquiète les investisseurs et ravive les craintes d'une crise systémique", dit Alexandre Baradez, analyste chez IG.
"S'y ajoutent la chute inexorable de pétrole et des PMI moroses en Europe. Il n'y a simplement pas de catalyseur positif pour le marché à court terme même si la situation à moyen terme ne semble pas si mauvaise. Il arrivera un moment où la baisse des cours du brut soutiendra la croissance et les résultats."
La matinée a été rythmée par les résultats des enquêtes préliminaires de Markit après des directeurs d'achats en Europe, à commencer par la France où l'activité a continué de se contracter, mais à un rythme beaucoup plus lent que les mois précédents. En Allemagne, la croissance du secteur privé est tombée en décembre à son rythme le plus faible en 18 mois.
En Chine, l'activité manufacturière s'est contractée en décembre pour la première fois depuis sept mois.
Les valeurs européennes exposées au rouble comme la banque autrichienne Raiffeisen Bank (-4,09%), le distributeur allemand Metro (-2,9%) et le brasseur danois Carlsberg (-3,8%) figurent parmi les plus nets reculs du jour.
La devise russe a rechuté de 15% face au dollar après s'être brièvement redressée en début de journée à la suite du relèvement par la banque centrale de son taux directeur de 650 points de base, deuxième tour de vis monétaire en moins d'une semaine.
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand a touché un plus bas record, passant sous le niveau de 0,6%, les investisseurs se ruant sur des valeurs jugées sûres en raison des inquiétudes liées à la Russie.
Sur le front du pétrole, le Brent perd 3,73% à 58,78 dollars le baril et le brut léger américain 3,5% à 53,97 dollars.
(Avec Patrick Graham et Blaise Robinsson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)