PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes restent orientées à la baisse à la mi-séance mercredi et Wall Street est attendue en repli à l'ouverture, les inquiétudes sur l'économie chinoise revenant au premier plan après un nouvel accès de faiblesse du yuan et la publication d'un indicateur décevant sur le secteur des services.
À Paris, le CAC 40 perd 76,05 points ou 1,68% à 4.461,58 vers 11h25 GMT pour porter ses pertes à 3,8% depuis le début de l'année. Le Dax recule de 1,68% à Francfort et le FTSE de 1,51% à Londres. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 rend 1,50% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,59%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 1,6 à 1,7% à ce stade.
La banque centrale chinoise a suscité de nouvelles interrogations sur l'état de la deuxième économie mondiale en fixant un taux moyen de 6,5314 pour la parité du yuan, encore plus faible que le cours de clôture de la veille à 6,5157. Le yuan "offshore" est du coup tombé à 6,6956 pour un dollar, nouveau plus bas depuis la création de ce marché en octobre 2010.
"On a une baisse de 2% du CNH depuis la Saint-Sylvestre. Si (la Chine) laisse cela continuer, il y aura de graves répercussions pour les marchés mondiaux", avertit Alvin Tan, stratège changes chez Société générale.
Du côté des indicateurs, l'indice PMI Caixin/Markit qui mesure l'activité dans le secteur tertiaire chinois est tombé à son plus bas niveau depuis 17 mois.
La rechute des cours du pétrole, avec un Brent passé sous les 35 dollars à un plus bas depuis l'été 2004, pèse également sur la tendance, tout comme l'annonce d'un essai nucléaire nord-coréen, le premier d'une bombe H, qui ravive les tensions entre les deux Corées et inquiète le Japon.
L'ensemble des indices sectoriels du Stoxx 600 évoluent en territoire négatif, la plus forte baisse revenant au compartiment des ressources de base (-3,72%) sensible à la conjoncture chinoise.
"Le ralentissement de la croissance chinoise n'est pas un élément nouveau (...) mais la réaction du pouvoir semble limitée à ce stade. Les autorités cherchent manifestement à affaiblir la monnaie plutôt qu'à adopter un grand plan de relance comme certains l'espéraient", déclare Ioan Smith, directeur général de KCG Europe. "Cela continuera de peser sur les prix des matières premières et donc sur les valeurs du secteur en Bourse."
ArcelorMittal (-6,13%) accuse la plus forte baisse du FTEurofirst 300 devant les groupes miniers BHP Billiton (-5,93%) et Rio Tinto (L:RIO) (-5,13%).
Le secteur technologique cède 1,32% après des informations du journal japonais Nikkei selon lequel Apple (O:AAPL) réduirait de 30% environ sa production d'iPhones 6S et 6S Plus au premier trimestre par rapport à son projet d'origine. Dialog Semiconductor et Infineon, qui fabriquent des semi-conducteurs pour smartphones, perdent autour de 5%.
A Paris, Publicis (-5,06%) accuse la deuxième plus forte baisse du CAC après ArcelorMittal. Exane BNP Paribas (PA:BNPP) est passé de "neutre" à "sous-performance" sur le groupe publiciaire en évoquant un risque de déception. Orange (+1,05%) signe à l'inverse la seule hausse de l'indice parisien alors que se poursuivent les négociations avec Bouygues (PA:BOUY) sur le rachat éventuel de Bouygues Telecom.
Sur le marché des changes, le dollar est stable contre l'euro mais recule à un plus bas de trois mois face au yen qui continue de bénéficier d'un statut de valeur refuge, comme d'ailleurs l'or ou les Bunds, dont le rendement à 10 ans a touché un plus bas depuis le 3 décembre, date de l'annonce d'un nouvel assouplissement monétaire de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord perd 3,6% à 35,10 dollars après un plus bas à 34,83.
(avec Alistair Smout à Londres, Véronique Tison pour le service français)