PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en légère baisse jeudi, à l'instar de Wall Street, l'attentisme prévalant à la veille du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, malgré la bonne tenue des bancaires dans un contexte qui parait de plus en plus favorable à une hausse des taux de la Fed avant la fin de l'année.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en repli de 0,22% (9,85 points) à 4.480,10 points. Le Footsie britannique a cédé 0,47% et le Dax allemand 0,16%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,16% aussi, le FTSEurofirst 300 de 0,41% et le Stoxx 600 de 0,40%.
A la clôture en Europe, les indices américains cèdent 0,4 à 0,6%, l'annonce d'une baisse du nombre d'inscriptions au chômage à son plus bas niveau en près de 43 ans faisant pencher un peu plus la balance en faveur d'une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale avant la fin de l'année.
Les investisseurs attendent maintenant le rapport mensuel sur le marché du travail, prévu vendredi, qui permettra d'affiner les anticipations sur le calendrier de relèvement des taux de la Fed. Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à 175.000 créations d'emploi, selon leur prévision médiane, et les investisseurs parient sur une hausse des taux américains en décembre.
Dans ce contexte, les banques européennes (+0,61%) ont encore figuré parmi les rares indices sectoriels a avoir fini dans le vert, avec la chimie (+0,06%), alors que l'indice de l'énergie cède 0,01% malgré la poursuite de la hausse des cours du pétrole.
De plus, les analystes de Citi ont relevé leur recommandation à "surpondérer" sur les banques dans les portefeuilles régionaux, évoquant des signes d'amélioration du cycle de crédit et des valorisations plutôt faibles.
Société générale (+2,19%) et Axa (+2,4%) figurent parmi les plus fortes hausses du CAC et de l'EuroFirst. UniCredit a ajouté 2,29% à son gain de 4,1% de la veille, après avoir perdu 15% en près d'un mois.
Ailleurs, Osram a bondi de 10,38%, plus forte hausse du Stoxx 600, et a touché un record à 61,75 euros. Le magazine Wirtschaftswoche a rapporté que le chinois Sanan Optoelectronics souhaitait acquérir le spécialiste allemand de l'éclairage.
EasyJet (LON:EZJ) a chuté en revanche de 6,93%, plus forte baisse du Stoxx 600 et à son plus bas niveau en trois ans et demi, la compagnie aérienne à bas coûts, touchée de plein fouet par la baisse de la livre, n'attendant pas d'amélioration dans un avenir prévisible après une baisse de 25% de son bénéfice sur son exercice à fin septembre.
Le secteur aérien a souffert globalement, à l'image d'Air France, qui a perdu 1,69%.
Sur le marché obligataire, les rendements en zone euro, qui ont grimpé ces derniers jours, se stabilisent tandis que le dollar continue de se raffermir, soutenu par le recul des inscriptions au chômage la semaine dernière.
Selon une enquête Reuters publiée jeudi, le biais reste haussier sur le dollar mais les atermoiements de la Fed dans la poursuite de la normalisation de sa politique monétaire et les marges d'assouplissement réduites des autres grandes banques centrales limiteront ses gains.
En revanche, l'euro a été affaibli face au billet vert par les "minutes" de la réunion des 7 et 8 septembre de la Banque centrale européenne qui a montré une BCE déterminée à réaliser son programme de rachat d'actifs et à prendre de nouvelles mesures si besoin.
Les cours du pétrole ont atteint un pic de quatre mois, soutenus par une baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis et l'espoir croissant d'un accord de limitation de l'offre entre les plus grands producteurs mondiaux.
Le ministre algérien de l'Energie Noureddine Bouterfa a déclaré jeudi que l'Opep pourrait décider lors de sa réunion ministérielle fin novembre à Vienne de réduire sa production davantage que de 700.000 barils par jour le niveau qui a fait l'objet d'un accord fin septembre à Alger.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)