par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse vendredi, à l'image du repli des Bourses européennes à la mi-journée, dans un contexte de marché plombé par les craintes sur la trajectoire des taux aux Etats-Unis et sur l'économie chinoise.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,14% pour le Dow Jones, de 0,23% pour le S&P 500 et de 0,46% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 abandonne 0,76% à 7.137,04 points vers 10h40 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,61% et à Londres, le FTSE abandonne 0,73%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,52% et le Stoxx 600 de 0,72%.
Les récentes statistiques aux Etats-Unis ont montré une nette résilience de l'économie américaine au durcissement des conditions monétaires, ce qui alimente les anticipations d'un environnement de taux élevés pendant une période prolongée.
A contrario, les indicateurs en provenance de Chine signalent une faiblesse de la deuxième économie mondiale qui peine notamment à faire face à une crise immobilière persistante. Le géant chinois de la promotion immobilière Evergrande (HK:3333) a sollicité jeudi une procédure de faillite aux Etats-Unis.
Les investisseurs attendent encore des mesures de soutien d'envergure des autorités chinoises. Aux Etats-Unis, le discours du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, prévu vendredi prochain lors du symposium à Jackson Hole (Texas) sera suivi avec une grande attention.
TAUX
L'aversion au risque pousse les investisseurs à se réfugier sur la dette souveraine, ce qui pèse sur les rendements qui avaient grimpé la veille avec les anticipations de taux élevés prolongés.
Le rendement des Treasuries à dix ans lâche près de neuf points de base, à 4,223% après un pic à 4,328% la veille, au plus haut depuis octobre dernier.
Les investisseurs surveillent le sommet d'octobre, à 4,338%, qui, s'il devait être dépassé, ramèrenait le taux américain à dix ans à ses niveaux de 2007.
En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la région, recule de presque dix points de base, à 2,602%.
CHANGES
Le dollar se replie (-0,14%) face à un panier de devises de référence dans la foulée de la baisse des rendements obligataires américains.
Le billet vert reste néanmoins en passe de signer sa cinquième hausse hebdomadaire d'affilée, sa plus longue série en 15 mois, favorisé par sa qualité d'actif refuge.
L'euro évolue peu face au dollar, à 1,0873.
VALEURS EN EUROPE
Pas de répit pour Adyen, qui, après son plongeon historique de 39% jeudi, perd encore 2,5% à la Bourse d'Amsterdam. Dans la foulée, le concurrent Worldline recule de 1,8% à Paris.
La perspective de taux élevés pendant une période plus longue que prévu pèse sur le secteur immobilier (-1,17%). A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield est lanterne rouge du CAC 40, avec un repli de 2,6%.
Seuls les compartiments de la technologie (+0,1%) et des services aux collectivités (+0,67%) tirent leur épingle du jeu.
PÉTROLE
Les cours du brut pourraient mettre fin à une série de sept semaines consécutives de gains, les craintes sur la croissance chinoise et sur de nouvelles hausses de taux d'intérêt aux Etats-Unis - deux freins à la demande - contrebalançant les signes de réductions de l'offre.
Le baril de Brent de la mer du Nord perd 0,2% à 83,94 dollars et celui du brut léger américain (WTI) cède 0,1% à 80,29 dollars.
(Rédigé par Blandine Hénault)