par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les grandes Bourses européennes, celle de Londres exceptée, ont terminé en légère baisse jeudi tandis que Wall Street creusait ses pertes, de nouvelles preuves de tension sur le marché du travail américain ayant renforcé la crainte de voir les taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed) être relevés à un niveau élevé pour plus longtemps que prévu.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,22% à 6.761,5 points. Le Footsie britannique, soutenu par les valeurs des matières premières, a pris 0,76% et le Dax allemand a abandonné 0,38%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,36%, le FTSEurofirst 300 de 0,11% et le Stoxx 600 a cédé 0,15%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street amplifiait son recul, le Dow Jones, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite perdaient environ 1,2%.
Le nombre d'inscriptions au chômage a atteint un plus bas depuis trois mois la semaine dernière tandis que, selon l'enquête du cabinet ADP (EPA:ADP), le secteur privé a créé plus d'emplois qu'attendu en décembre, nouvelles preuves que le marché du travail américain reste tendu malgré les fortes hausses de taux de la Fed pour maîtriser la demande.
"Le marché veut voir plus de chômage pour amener la Fed à arrêter ses hausses de taux. Le rapport ADP était mauvais de ce point de vue là mais bon d'un point de vue économique", a déclaré Thomas Hayes, président de Great Hill Capital.
Les traders sont désormais plus partagés sur les probabilités d'une hausse de taux de 25 et 50 points de base en février, selon le baromètre Fedwatch, mais ils continuent de voir les taux culminer à un peu plus de 5% en juin.
Les investisseurs attendent vendredi le rapport mensuel du département américain du Travail pour se faire une idée plus précise et fiable de l'état du marché de l'emploi.
LES VALEURS
Parmi les progressions sectorielles les plus marquées en Europe, l'indice Stoxx des matières premières a gagné 1,95%. Les cours des métaux, en particulier celui du cuivre, profitent d'informations sur de nouveaux investissements en Chine, notamment dans les travaux publics.
A Paris, ArcelorMittal (AS:MT) a fini en tête du CAC 40 avec un gain de 3,10% tandis qu'à Londres, Glencore a pris 1,46% et Anglo American (LON:AAL) plus de 4%.
Dans l'actualité des entreprises, Interparfums (EPA:IPAR) a gagné 4,48% après avoir révisé à la hausse ses perspectives annuelles.
La compagnie Ryanair (LON:RYA) s'est octroyé 6,11% après avoir relevé son objectif annuel de bénéfice et la chaîne de prêt-à-porter Next a bondi de 6,89% après avoir annoncé des ventes trimestrielles supérieures aux attentes.
TAUX/CHANGES
A la perspective d'une Fed toujours ferme, les rendements obligataires montent: celui sur les Treasuries à dix ans gagne près de trois points de base à 3,7275%.
Les commentaires de la présidente de la Fed de Kansas City, Esther George, sur la nécessité de porter et maintenir l'objectif de taux des fonds fédéraux à plus de 5% "pendant un certain temps" contribuent à la hausse des rendements des bons du Trésor, selon les analystes.
Le dix allemand a fini la journée à 2,308%, s'éloignant du creux de deux semaines atteint la veille, à 2,264%, à la suite des bons chiffres de l'inflation en Allemagne et en France.
Sur le marché des changes, le dollar s'apprécie de 0,87% face à un panier de devises de référence et l'euro a touché en séance un plus bas depuis le 12 décembre à 1,0513 dollar.
PÉTROLE
Après deux séances dans le rouge et avec le repli du dollar, le marché pétrolier repart à la hausse: le baril de Brent prend 1,77% à 79,22 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,83% à 74,17 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)