par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi, à l'exception du Footsie britannique, plombées à nouveau par les différends sur le front du commerce entre les Etats-Unis et la Chine qui contribuent à un net repli du pétrole.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,35% à 5.501,90 points et le Dax allemand a cédé 0,12% à Francfort. Soutenu par le baisse de la livre sterling, le Footsie britannique a gagné à l'inverse 0,75%.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,31%, le FTSEurofirst 300 0,24% et le Stoxx 600 0,20%.
Washington a annoncé la finalisation d'une seconde tranche de produits importés de Chine d'un montant total de 16 milliards de dollars sur lesquels seront appliqués des droits de douane de 25%.
En représailles, la Chine a décidé d'appliquer une taxation équivalente sur 333 produits américains pour un montant total de 16 milliards de dollars également.
Ces nouvelles mesures réciproques, qui doivent prendre effet à partir du 23 août, s'ajouteront aux taxes douanières sur 34 milliards de dollars de marchandises que s'appliquent les deux pays depuis le mois de juillet.
NET REPLI DES MARCHES RUSSES
Aux changes, le dollar a gagné du terrain avant de revenir vers l'équilibre. Face à un panier de devises de référence, le billet vert avance de 0,02% et l'euro/dollar abandonne parallèlement 0,01%.
La livre sterling, elle, reste affaiblie par les inquiétudes sur le risque d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord négocié au printemps prochain.
La devise britannique a touché un plus bas de 10 mois face à l'euro et même un creux de près d'un an contre le dollar. Depuis le début du mois, le sterling a perdu près de 2% face au billet vert.
"Les marchés commencent doucement à intégrer dans les cours le risque de plus en plus élevé d'un Brexit sans accord", estime Sireen Harajli, chargée de la stratégie changes chez Mizuho à New York.
La Bourse de Moscou et le rouble ont de leur côté nettement reculé en réaction à un article du journal Kommersant qui détaille des sanctions américaines en préparation contre la Russie.
Des sénateurs américains, démocrates comme républicains, ont présenté jeudi dernier un projet de loi prévoyant de nouvelles sanctions contre Moscou pour punir son ingérence présumée dans les élections américaines mais aussi pour ses activités en Syrie et en Crimée.
L'indice RTS de la Bourse de Moscou a décroché de 2,91%, sa plus forte baisse en une séance depuis quatre mois. Le rouble perd parallèlement plus de 2% face au dollar et face à l'euro.
Le rendement des obligations d'Etat à 10 ans, les OFZ, a bondi de 20 points de base à 8,12%, au plus haut depuis la mi-mars 2017.
LE PÉTROLE CHUTE
Les cours du baril reculent nettement en raison de l'aggravation du différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis, d'une reprise limitée des importations de brut chinoises en juillet et de l'annonce d'une baisse moins forte que prévu des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière.
Le Brent chute de 3,40% au moment de la clôture européenne, autour de 72,20 dollars, et le brut léger américain lâche 3,83% à quelque 66,70 dollars.
Parmi les valeurs européennes, le compartiment des ressources de base et de l'énergie ont cédé 0,60%. Les valeurs de la santé ont perdu environ 1%, signant la plus forte baisse sectorielle.
Le laboratoire danois Lundbeck a chuté de 14,29%, son objectif de bénéfice annuel, bien que revu en hausse, restant inférieur aux attentes des analystes. Son compatriote Novo Nordisk (CO:NOVOb) a reculé de 5,96% après des annonces jugées décevantes.
A Paris, le distributeur Casino a chuté de 6,01% à 32,24 euros, après un plus bas depuis 1996 de 30,61 euros, en réaction à une note de recherche de Bernstein, qu'il conteste.
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street hésite, tiraillée par les résultats d'entreprises, les tensions commerciales et la baisse du secteur de l'énergie.
(Avec Karen Brettell, édité par Véronique Tison)