par Gilles Guillaume et Silvia Aloisi
PARIS (Reuters) - Renault (EPA:RENA) analyse les répercussions sur le marché des coupes en série dans les prix du concurrent Tesla (NASDAQ:TSLA), sans impact pour l'heure sur la demande pour la nouvelle Mégane, pilier de la stratégie d'électrification de la marque au losange.
Renault était l'an dernier en Europe la troisième marque électrifiée (électrique + hybride) derrière Toyota (TYO:7203) et Tesla, et la troisième marque purement électrique derrière Tesla et Volkswagen (ETR:VOWG_p).
Depuis, le constructeur californien accentue la pression en baissant régulièrement le prix d'entrée de ses modèles, avec une nouvelle réduction en France de 3.000 euros du tarif de la berline Model 3 pas plus tard que la semaine dernière, qui ramène celle-ci à 42.000 euros, le premier tarif auquel est proposé la Renault Mégane électrique.
"C'est clair que c'est un challenge, d'abord sur la partie coûts. C'est un avertissement qu'on regarde", a dit Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, au cours d'une téléconférence de presse.
Pour l'heure, les commandes de Mégane ne s'en ressentent pas et ont encore fortement augmenté en mars, a-t-il ajouté.
La promesse faite aux acheteurs d'un meilleur maintien de la valeur du véhicule d'ici sa revente permet notamment de rester "avec des niveaux de discount très faibles, voire quasi inexistants", a précisé Fabrice Cambolive.
ELECTRIFICATION A 38%
Au total, les modèles électrifiés ont représenté un nouveau record de 38% des ventes de la marque en Europe, contre 35% un an plus tôt. Ce taux aurait pu même être supérieur si l'approvisionnement en composants électroniques était revenu totalement à la normale, a souligné le directeur général de la marque Renault.
Le recentrage sur les marchés et les modèles les plus rentables, ainsi qu'une montée en gamme à l'occasion de nombreux lancements de nouveaux véhicules, sont au coeur de la stratégie de redressement du directeur général Luca de Meo.
Outre Mégane, les nouveaux SUV Arkana et Austral ont contribué à un rebond des ventes en volume de la marque Renault d'environ 9% au premier trimestre, après quatre années consécutives de baisse.
Les ventes de la marque - qui pèse pour les deux tiers dans les ventes du groupe, l'autre tiers étant assuré par Dacia - ont progressé de 8,6% sur les trois premiers mois de l'année à 353.545 unités, voitures et fourgons, après -9,4% en 2022, aggravées par la perte du marché russe après l'invasion de l'Ukraine.
Renault publiera l'ensemble des ventes du groupe en volume et en valeur jeudi matin.
Fabrice Cambolive s'est montré confiant de voir le rebond du trimestre se maintenir en 2023, notamment au vu des tendances d'avril et parce que le niveau de commandes en portefeuille reste élevé. Il compte aussi sur les deux prochains lancements importants - le retour de l'Espace dans une livrée de grand SUV et le renouvellement du best-seller Clio - pour maintenir cette dynamique.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Bertrand Boucey, Blandine Hénault et Matthieu Protard)