PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé lundi en baisse, pénalisées davantage par la vigueur de l'euro et de la livre sterling que par les craintes d'une escalade du conflit syrien, qui paraissent s'apaiser.
À Paris, le CAC 40 a abandonné 0,04% à 5 312,96 points. Le Dax allemand a cédé 0,41% et le Footsie britannique a reculé de 0,91%.
Ce dernier indice a souffert de la hausse de la livre sterling, qui a atteint face au dollar son plus haut niveau depuis le 25 janvier à 1,4304.
La devise britannique a bénéficié du recul du billet vert, qui perd 0,3% face à un panier de référence, mais aussi des anticipations d'un relèvement le mois prochain par la Banque d'Angleterre de son taux directeur.
L'euro a pris de son côté jusqu'à 0,4% face au dollar pour se rapprocher de 1,24, ce qui a pesé sur les valeurs exportatrices à Paris comme à Francfort.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,20%, le FTSEurofirst 300 0,42% et le Stoxx 600 0,39%.
Après les tirs de missiles américains, britanniques et français de samedi contre des installations militaires et chimiques syriennes, les craintes d'une escalade militaire ont été en partie apaisées par les déclarations des capitales occidentales.
"Les marchés semblent interpréter le 'mission accomplished' tweeté par Donald Trump comme un signe que les bombardements en Syrie sont achevés", résume Stéphane Déo, de LBPAM.
La diminution au moins temporaire des craintes d'escalade se traduit par une remontée des rendements obligataires : le dix ans allemand a touché 0,547%, au plus haut depuis trois semaines, contre 0,515% en fin de journée vendredi avant les frappes, et son équivalent américain a pris jusqu'à plus de trois points de base, à 2,861% contre 2,828%, avant de s'apaiser.
La tension n'a pour autant pas totalement reflué : dimanche, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que de nouvelles frappes occidentales contre la Syrie entraîneraient un chaos mondial et Washington devrait annoncer dans la journée de nouvelles sanctions visant des entreprises russes soupçonnées de liens avec l'arsenal chimique syrien.
ALTICE BONDIT SUR UN INTÉRÊT PRÉSUMÉ DE BOUYGUES POUR SFR (PA:SFRGR)
Aux valeurs en Europe, le géant britannique de la publicité WPP a cédé 6,48%, l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600, après l'annonce du départ de son fondateur et directeur général, Martin Sorrell, conséquence de l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'emploi inapproprié des finances de l'entreprise. A Paris, son grand concurrent Publicis (PA:PUBP) a perdu 1,29%.
Le groupe britannique d'hôtellerie et de restauration Whitbread (LON:WTB), propriétaire entre autres de la chaîne de cafés Costa, a bondi de 7,19%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après la montée à son capital du fonds activiste Elliott, devenu son premier actionnaire.
L'action Altice (AS:ATCA) a gagné 5,40% en sur des informations prêtant à Bouygues (PA:BOUY) (-0,40%) un intérêt pour les activités en France de l'empire de Patrick Drahi.
Bouygues et d'autres investisseurs envisageraient une offre sur l'opérateur télécoms SFR, dont Altice est la maison mère, selon Bloomberg, qui fait état de négociations à un stade précoce. Bouygues a démenti discuter avec un autre opérateur, Altice assurant pour sa part considérer SFR comme un actif essentiel.
Orange a pris 1,55%, la plus forte hausse du CAC 40.
WALL STREET DANS LE VERT
A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street sont en hausse avec un gain de 0,80% pour le Dow Jones, qui a peu réagi aux propos du président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley, affirmant que la banque centrale américaine devrait augmenter ses taux trois ou quatre fois cette année avec comme objectif à plus long terme de porter son taux directeur à environ 3%.
Bank of America (NYSE:BAC) (BofA) a publié avant l'ouverture un bénéfice supérieur aux attentes de Wall Street, en hausse de 34%, à la faveur d'une croissance du crédit et des dépôts et d'une remontée des taux d'intérêt. Le titre a ouvert en hausse avant de se retourner à la baisse.
JPMorgan (NYSE:JPM), Citigroup (NYSE:C) et Wells Fargo (NYSE:WFC) avaient donné vendredi le coup d'envoi d'une nouvelle saison de publications d'entreprises sans soulever l'enthousiasme des investisseurs.
Les bénéfices des entreprises du S&P 500 sont attendus en hausse de 18,6% sur la période janvier-mars, ce qui serait leur plus forte progression en sept ans, selon des données Thomson Reuters.
(Édité par Véronique Tison)