par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont enregistré lundi un rebond en clôture, tandis qu'à Wall Street, la tendance était hésitante à la mi-séance après une semaine de turbulences sur les marchés d'actions liées aux craintes d'un resserrement monétaire et à des tensions géopolitiques.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,83% à 7.009,25 points. Le Footsie britannique a pris 0,76% et le Dax allemand 0,71%.
L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,83%, le FTSEurofirst 300 de 0,75% et le Stoxx 600 de 0,68%.
La tendance positive sur les marchés d'actions a été portée lundi par une nouvelle salve de résultats trimestriels des entreprises jugés encourageants, qui ont pris le pas sur les inquiétudes d'une hausse des taux cette année en zone euro et dès le mois prochain aux Etats-Unis.
Sur le front politique, le président russe Vladimir Poutine a reçu lundi Emmanuel Macron pour un entretien consacré à la situation aux frontières de l'Ukraine, avec l'espoir d'"éviter la guerre".
Concernant le nucléaire iranien, l'Union européenne a confirmé lundi la reprise des négociations internationales.
Coté indicateurs économiques, la production industrielle en Allemagne a baissé en décembre, de 0,3%, en raison de goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement, selon les données officielles publiées lundi.
En Chine, l'activité dans le secteur des services a progressé à son rythme le plus lent en cinq mois, à 51,4 en janvier, montre l'indice PMI calculé par Caixin/Markit publié lundi.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, le rebond a été porté principalement par le secteur des ressources de base (+1,7%) dans le sillage de la hausse notamment du nickel (+2,6%) et de l'aluminium (+1,4%), en raison des anticipations d'une forte demande en Chine conjuguée à des craintes sur l'approvisionnement.
ArcelorMittal (AS:MT) a avancé de 4,1% et Thyssenkrupp de 1,4%. Le premier producteur européen de cuivre Aurubis (+3,1%) a lui bénéficié de la confirmation de ses objectifs annuels après un bénéfice trimestriel en hausse de 85%.
Côté baisse, les secteurs des services aux collectivités ("utilities") (-0,9%) et de l'immobilier (-0,5%) ont pesé. Unibail-Rodamco-Westfield a reflué de 1,8% et Klépierre (PA:LOIM) de 0,6%
Dans l'actualité des entreprises, Faurecia (PA:EPED) a pris 0,9% après la présentation des objectifs financiers du nouvel ensemble formé avec Hella, qui vise 300 à 400 millions d'euros de synergies de ventes d'ici 2025.
Les spécialistes des maisons de retraite Orpea (-4,5%) et Korian (PA:KORI) (-2,1%), visés par des allégations de mauvais traitements dans les Ehpad, ont accusé une nouvelle chute malgré leurs démentis.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones est stable, le Standard & Poor's 500 recule de 0,1% et le Nasdaq de 0,3%, les résultats des entreprises et les opérations de fusions-acquisitions constituant le seul soutien du jour.
Aux valeurs, Hasbro perd 1,5% malgré la publication d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes. Le fabricant de jouets et de jeux a dit s'attendre à la poursuite d'une hausse de ses coûts cette année.
Tyson Foods, pour sa part, bondit de près de 10,3%, le groupe agroalimentaire américain ayant publié un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu.
Côté acquisitions, Spirit Airlines avance de 12,7% après l'annonce d'un accord de rapprochement avec Frontier Group Holdings (-0,3%), tandis que Peloton (NASDAQ:PTON) Interactive s'envole de 17%, porté par une marque d'intérêt d'Amazon (NASDAQ:AMZN) (+1%) et de Nike (NYSE:NKE) (-0,2%), selon une source et des informations de presse.
Sur le plan sectoriel, l'énergie (+0,9%) est un des rares compartiments à afficher d'importants gains.
CHANGES
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence après son rebond de vendredi qui faisait suite à quatre séances consécutives de repli.
L'euro, en repli de 0,2%, se traite à 1,1427 dollar, après avoir touché un sommet de trois semaines à 1,1483 dollar. La monnaie unique européenne cède du terrain après les propos de Martins Kazaks, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, qui a jugé improbable une modification des taux de l'institution dès le mois de juillet.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est également stable après la forte hausse enregistrée vendredi en réaction aux chiffres surprise de l'emploi aux Etats-Unis, qui lui a permis d'atteindre un sommet de deux ans.
En Europe, les taux ont continué de monter dans le sillage de la progression observée depuis jeudi dernier à la suite des annonces de la BCE, qui a souligné que les risques inflationnistes augmentaient.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini sur un gain de 1,5 point de base à 0,222% après avoir touché un pic de trois ans, tandis que celui de son équivalent italien, le plus affecté par la perspective d'une augmentation du coût du crédit dans les mois à venir, se traite à 1,808%.
Le taux de l'OAT à dix ans a gagné 2,3 points à 0,670%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole, qui ont atteint des sommets depuis octobre 2014, sont orientés à la baisse, pénalisés par les signes de progrès des discussions internationales sur le nucléaire iranien, qui pourraient déboucher une éventuelle levée des sanctions affectant les exportations de brut de Téhéran.
Le baril de Brent cède 0,5% à 92,8 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1% à 91,4 dollars.
(Reportage Claude Chendjou, édité par Tangi Salaun)