TOKYO (Reuters) - Le nouveau Premier ministre japonais Fumio Kishida a défendu lundi sa politique en faveur de l'énergie nucléaire, jugeant vital de redémarrer les centrales arrêtées depuis la catastrophe en 2011 de Fukushima.
L'énergie est devenue un thème central dans la course à la direction du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir au cours de laquelle Taro Kono, l'ancien ministre chargé de la lutte contre le COVID-19, avait soutenu l'abandon du nucléaire.
"Il est crucial que nous redémarrions les centrales nucléaires", a déclaré au Parlement Fumio Kishida alors qu'il faisait face pour la première fois depuis son intronisation aux questions de Yukio Edano, chef du principal parti d'opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC).
Au Japon, l'énergie nucléaire est controversée, plus particulièrement depuis qu'un séisme a provoqué il y a dix ans un immense tsunami qui a détruit au nord de Tokyo la centrale de Fukushima, dont les réacteurs sont entrés en fusion, conduisant plus de 160.000 personnes à fuir pour échapper aux radiations.
Après la catastrophe, toutes les centrales nucléaires du pays ont été fermées et depuis cette date, seulement certains réacteurs ont été remis en service.
Fumio Kishida a convoqué la semaine dernière des élections législatives le 31 octobre et s'est engagé à renforcer le dispositif de lutte contre la pandémie de coronavirus.
L'ex-ministre des Affaires étrangères a reconnu qu'il y avait matière à amélioration sur le plan sanitaire après que l'opposant Yukio Edano a affirmé : "C'est la faute du LDP si tant de personnes sont mortes dans leurs maisons."
Il a par ailleurs déclaré qu'il donnerait la priorité à l'augmentation des salaires par le biais d'incitations fiscales plutôt que d'imposer des prélèvements plus élevés sur les plus-values et les dividendes pour combler l'écart de revenu, ce qu'il avait semblé privilégier dans un premier temps.
"Cela fait partie des options pour créer un cycle de croissance et de redistribution vertueux", a souligné Fumio Kishida lorsque le leader du PDC l'a interrogé sur son projet initial d'accroître la taxation des plus-values financières au Japon.
"Mais il y a d'autres choses que nous devrions faire en premier, comme réformer le système fiscal pour permettre des augmentations de salaire."
(Reportage Sakura Murakami, version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)