Que chaque Français paye l'impôt sur le revenu, "même un euro", pourrait être l'une des pistes de sortie du grand débat national, estime la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, dans le Journal du dimanche.
"Chacun pourrait contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique, pour recréer le lien entre citoyen et impôt. Chacun pourrait payer l'impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes, même un euro", indique la ministre, alors que l'impôt sur le revenu est aujourd'hui payé par moins d'un ménage français sur deux (43%).
"Notre système fiscal est surconcentré sur les classes moyennes", ajoute Mme Gourault qui veut "redonner à chacun le sens de l'impôt, qui est un acte citoyen".
"Dans le même temps, il faut aussi que nous réfléchissions à la contribution que devraient apporter les très hauts revenus", développe-t-elle.
Mme Gourault ne serait ainsi "pas choquée" d'instaurer une nouvelle tranche d'impôt sur les plus hauts revenus, même si elle ne croit "pas que les solutions aux problèmes de notre pays viendront d'une augmentation globale des impôts".
Le sujet de la fiscalité est l'un des quatre thèmes du grand débat lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes".
A propos de l'idée de faire payer l'impôt à tous les Français dès le premier euro gagné, le Premier ministre Edouard Philippe avait pointé fin janvier que c'était déjà le cas pour la CSG, ou pour la TVA en ce qui concerne les dépenses, sans toutefois en écarter l'idée.
La création d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu pour les hauts revenus est notamment soutenue par le patron de la CFDT Laurent Berger mais aussi par certains députés LREM.
Cinq tranches progressives existent actuellement pour l'impôt sur le revenu: 0%, 14%, 30%, 41% et 45%, pour les revenus supérieurs à 153.783 euros.
Quant à la taxe d'habitation, dont la suppression n'était initialement prévue que pour 80% des Français, Mme Gourault estime qu'il est "préférable de la supprimer totalement". "Faire croire que les 20 % qui restent sont des 'riches ', comme si nous vivions dans une société binaire, serait une erreur", dit-elle.