RYAD (Reuters) - L'Arabie saoudite continuera à satisfaire la demande de pétrole en dépit des futures sanctions américaines qui doivent réduire les exportations de l'Iran, a déclaré mardi le ministre saoudien de l'Energie Khalid al Falih.
S'exprimant lors d'une conférence sur l'investissement à Ryad, le ministre a dit que le marché était "au bon endroit" et il a ajouté espérer la signature en décembre d'un accord prolongeant la coopération des producteurs pétroliers dans la surveillance et la stabilisation des prix.
Le baril de Brent a touché un plus bas de séance de 78,32 dollars, cédant 1,51 dollar, en réaction aux déclarations d'al Falih. A partir du 4 novembre s'appliqueront de nouvelles sanctions des Etats-Unis sur les exportations pétrolières de l'Iran, Washington voulant un arrêt pur et simple de ces dernières.
"Il nout faut continuer à surveiller le marché dans les deux à trois mois qui viennent", a dit al Falih. "Nous déterminerons s'il y a la moindre perturbation de l'offre, surtout dans la perspective des sanctions contre l'Iran; ensuite nous poursuivrons avec le même état d'esprit qu'actuellement qui est de satisfaire la moindre demande qui se manifeste et faire en sorte que le consommateur soit content".
Les cours du pétrole ont monté cette année dans l'hypothèse que les sanctions américaines vont sensiblement réduire l'offre de l'Iran, le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Al Falih a ajouté qu'il n'excluait pas que la production saoudienne soit à l'avenir supérieure d'un à deux millions de barils par jour (bpj) à son niveau actuel dans la mesure où la croissance de la demande devrait s'accélérer.
"La situation est très imprévisible, notamment du côté de l'offre, mais la demande comporte aussi ses incertitudes en raison des frictions commerciales", a-t-il observé, lors de cette conférence boudée par bon nombre de personnalités de la politique et des affaires à la suite de la mort brutale du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Al Falih avait déclaré la veille que l'Arabie saoudite n'avait aucune intention d'imposer à ses clients occidentaux un embargo sur le pétrole comme en 1973 et qu'elle continuerait à dissocier le pétrole de la politique.
Il avait ajouté que le royaume augmenterait bientôt sa production à 11 millions de barils par jour (bpj), contre 10,7 millions actuellement et qu'il avait la capacité de la porter à 12 millions de bpj.
(Rania El Gamal, Alexander Cromwell et Maha El Dahan; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)