PARIS (Reuters) - Wall Street devrait poursuivre son rebond et la plupart des Bourses européennes progressent de plus de 1% à mi-séance, les investisseurs croyant à un compromis à Washington sur le plan de relance américain tandis que les perturbations liées à la mobilisation d'investisseurs individuels contre des fonds d'investissement s'atténue.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une progression de 0,8% pour le Dow Jones comme pour le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,65% à 5.551,97 points vers 11h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,58% et à Francfort, le Dax avance de 1,13%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,41%, le FTSEurofirst 300 de 1,12% et le Stoxx 600 de 1,1%.
La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, doit rencontrer dans la journée des élus démocrates du Sénat, tandis que les discussions entre la Maison blanche et l'opposition républicaine doivent se poursuivre pour tenter de trouver un terrain d'entente sur le plan de relance de l'économie.
Le président Joe Biden semble pour l'instant déterminé à tenter de faire adopter son projet de 1.900 milliards de dollars (1.575 milliards d'euros) alors que les républicains ont présenté un projet alternatif limité à 618 milliards.
Ce regain d'espoir sur la relance budgétaire est d'autant plus porteur pour les actions que l'impact de l'irruption sur les marchés d'investisseurs individuels ayant pris pour cible les fonds spécialisés dans la vente à découvert se dissipe, comme le montre la rechute des cours de GameStop et de l'argent.
L'indice de volatilité du CBOE, baromètre de la nervosité de Wall Street, retombe ainsi vers 27 points, plus de dix points en dessous du pic atteint en fin de semaine dernière.
Ce contexte permet aux investisseurs en actions de la zone euro de reléguer au second plan les inquiétudes pour l'économie de la région, nourries par l'annonce d'une contraction du produit intérieur brut (PIB) des 19 de 0,7% au quatrième trimestre et de 6,8% sur l'ensemble de 2020.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
La séance américaine sera animée entre autres par les résultats de Pfizer (NYSE:PFE), ExxonMobil (NYSE:XOM) et Alibaba (NYSE:BABA), en attendant ceux d'Amazon (NASDAQ:AMZN) et Alphabet (NASDAQ:GOOGL) après la clôture. Par ailleurs, GameStop et AMC perdent respectivement autour de 20% et 12% en avant-Bourse.
VALEURS EN EUROPE
Le rebond profite à presque tous les grands secteurs de la cote, à commencer par les secteurs cycliques de l'automobile (+2,25%) et du transport et des loisirs (+2,13%). La seule exception est pour le compartiment des matières premières (-0,27%).
À Paris, la meilleure performance du CAC 40 est pour Airbus (PA:AIR), qui prend 5,72%, grâce entre autres à une note d'analyse favorable de Morgan Stanley (NYSE:MS).
À la baisse, BP (LON:BP) abandonne 3,2% après avoir publié une perte annuelle de 5,7 milliards de dollars, la première depuis dix ans.
Plus durement sanctionné encore, le groupe allemand Fresenius (DE:FREG) Medical Care, spécialiste de la dialyse, chute de 11,98% après avoir averti que son bénéfice net annuel pourrait reculer de 25% cette année.
Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Atos (PA:ATOS) prend 1,41%, l'arrêt des discussions en vue d'un rachat de l'américain DXC ayant manifestement soulagé le marché.
TAUX
Le rebond des actions et le retour au premier plan du plan de relance américain favorisent la remontée des rendements des bons du Trésor: celui des titres à dix ans prend trois points de base à 1,11%.
Les rendements européens suivent le mouvement, à -0,49% pour le Bund allemand de même échéance et -0,24% pour l'OAT française.
Ce mouvement profite aussi de l'amélioration des perspectives d'évolution des prix en zone euro: le taux d'inflation "à cinq ans dans cinq ans", qui permet de suivre l'évolution des anticipations de long terme, est au plus haut depuis mai 2019 à 1,3466%.
CHANGES
L'actualité des devises reste dominée par la faiblesse de l'euro, tombé à son plus bas niveau face au dollar depuis le 1er décembre, à 1,2026.
Les chiffres un peu moins dégradés qu'attendu du PIB de la zone euro n'ont pas suffi à enrayer ce mouvement, lié aux craintes d'un ralentissement marqué de l'activité en ce début d'année pour cause de restrictions sanitaires.
Le dollar en profite et affiche une progression de 0,17% face à un panier de référence qui inclut l'euro.
PÉTROLE
Le marché pétrolier profite des derniers chiffres de Reuters sur la production de l'Opep, qui montrent une hausse moins marquée qu'attendu des pompages en janvier.
Le Brent gagne 2,27% à 57,63 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,3% à 54,78 dollars.
MÉTAUX
Le cours de l'argent sur le marché "spot" cède 4,62% après avoir bondi de 7,3% lundi pour atteindre son plus niveau depuis huit ans.
Ce repli s'explique par le relèvement des marges du Chicago Mercantile Exchange (CME) sur les contrats à terme concernés mais aussi par des appels au retrait sur le forum "WallStreetBets" de la plate-forme Reddit, moteur de la mobilisation contre la vente à découvert.
(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)