PARIS (Reuters) - OVHcloud chute mercredi à la Bourse de Paris après la révision à la baisse de sa prévision de chiffre d'affaires et de marge d'Ebitda ajusté pour 2023, le groupe évoquant le contexte macroéconomique volatil et le décalage de certains projets sur fond de baisse de la demande.
A 08h20 GMT, l'action du spécialiste des services d'informatique dématérialisée ("cloud") plonge de 13,15% à 9,90 euros, lanterne rouge du SBF 120 (-0,1%).
Le titre est tombé brièvement jusqu'à 9,60 euros, son plus bas niveau jamais enregistré.
A l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, OVHcloud a dit viser une croissance organique de son chiffre d'affaires comprise entre 13% et 14% cette année, contre une prévision précédente de 14% à 16%.
La marge d'Ebitda pour 2023 est désormais attendue supérieure à 36% contre un objectif initial d'une marge en ligne avec celle de 2022, à 39%.
Ces nouvelles prévisions intègrent "les évolutions récentes de la demande qui traduisent à court terme un décalage de certains projets de migration vers le cloud ou d’extension d’infrastructures existantes", a indiqué OVHcloud dans un communiqué.
"Un plan de contrôle des coûts a été mis en place pour améliorer le taux de marge dès le second semestre 2023 et pour continuer à maîtriser les Capex", ajoute-t-il.
Les groupes de services de "cloud" ont observé des signes de ralentissement de la demande et ont dû faire face à des coûts plus élevés, notamment sur l'énergie, leurs centres de données consommant de grandes quantités d'électricité.
Le géant Amazon (NASDAQ:AMZN), présent dans le "cloud" avec sa filiale AWS, a récemment annoncé des suppressions d'emplois.
"Inévitablement, les investisseurs (...) se demanderont si un challenger ou un acteur de niche comme OVH peut continuer à croître autant qu'il l'a dit dans un contexte où d'autres disent que ça ralentit", signalait dans une note publiée plus tôt cette semaine Derric Marcon, analyste chez Société générale (EPA:SOGN).
Dans son communiqué, OVHcloud dit s'attendre à une normalisation de ses coûts d'électricité sur les prochains trimestres et à un effet favorable sur la marge à partir du second semestre des hausses de prix auprès des clients.
Lors du premier semestre clos le 28 février, son chiffre d'affaires a atteint 439 millions d'euros, en hausse de 15%, et la marge d'Ebitda ajusté est ressortie à 35,4%.
(Reportage Olivier Sorgho, Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)